Dans l'ordre, voici les légendes de nos photos :
1/ Le magnifique Chrysler building.
2/ A la limite sud de Central Park.
3/ Le pont de Brooklyn.
4/ Une affiche de la chapelle de Abraham House.
5/ Une façade typique avec les escaliers de secours au premier plan.
6/ Nicolas, un verre de 1m20 à la main, dans le bar Jekyll & Hyde.
7/ La cathédrale St Patrick.
8/ La statue de la liberté au soleil couchant.
Welcome to the United States of America. Le pays de la ruée vers l'or, de la consommation de masse, le pays où vos rêves de gloire et de fortune deviennent réalité. Après Haïti, le moins que l'on puisse dire, c'est que le contraste est frappant. Premier aperçu à l'aéroport de Miami : nous nous branchons sur internet d'une cabine publique comportant des prises spéciales, nous louons une voiture en deux minutes... Tout est facilité, le consommateur est roi!
Avec cette même voiture, qui après une rapide étude du marché s'est avérée être le moyen de transport le plus économique, nous remontons la Floride jusqu'en Caroline du Nord, pour une étape chez Macon Morrison (cf journal n°9), charmante américaine rencontrée au Chili. Tout au long du trajet, nous sommes impressionés par l'espace. Des routes immenses, des plaines à perte de vue, des villes très étendues, beaucoup de verdure... Ici, tout est gigantesque.
Même chose à Chapel Hill, la petite bourgade où nous passons deux jours. Nostalgiques de nos années d'études, surtout Loïc, modèle d'acharnement au travail, et Nico, spécialiste des troisièmes trimestres, nous allons visiter deux universités américaines. Gigantesques! A l'Université de Caroline du Nord, on se croirait dans un petit village. Les bâtiments sont immenses, et éparpillés sur plusieurs dizaines d'hectares. Les étudiants vivent dans des petites maisons, avec parfois une piscine au milieu. Et surtout que de terrains de sports, d'espaces verts, de calme. Le soir, sorties en ville, et animations garanties dans les différents bars. Même chose à l'université de Duke, isolée de toute agglomération, et où le campus forme une petite ville à lui tout seul. Enfin, toujours est-il que la vie estudiantine est particulièrement agréable, mais que le chèque à faire pour y entrer l'est moins...
Nous reprenons ensuite la route pour New-York, ville mythique s'il en est, et qui nous fait rêver. Après 14 heures de bus, nous arrivons de nuit, en distinguant au loin les lueurs de Manhattan. On ne se rend pas encore compte de l'immensité, une fois de plus, de "big apple". Nous avons cependant la chance de loger dans Soho, le quartier des artistes, au coeur de Manhattan. Beaucoup de galeries d'art, de petits restaurants. Des immeubles de briques, avec des escaliers de secours donnant sur la rue...
Le lendemain matin, au réveil, nous comprenons vite qu'ici, nous sommes de véritables fourmis. Tant par la taille des bâtiments que par cette vie si grouillante. Nous nous promenons dans le Sud, vers Wall Street. Nous avons l'impression qu'à chaque rue, nous rentrons dans un corridor, avec un petit bout de ciel tout de même, pour que la lumière puisse filtrer. Nous sommes soufflés de voir l'architecture des gratte-ciels. Certains sont vraiment magnifiques, d'une architecture originale, osée et moderne. Ces monstres de fer se côtoyent, s'effleurent, on a l'impression qu'un concours a été organisé et que chaque architecte a redoublé d'audace pour épater l'autre! Mais on a surtout l'impression que la ville ne pouvant s'étendre plus, on s'est mis à construire verticalement, dans une perpétuelle recherche d'espace. L'on doit à cette frénésie verticale les célébres "tours jumelles", 60% plus grandes que la tour Montparnasse! Un petit frisson une fois au sommet, mais alors quelle vue!! "Central Park" au loin, la cinquième avenue (la plus réputée), "l'Empire State Building"...
Nous remontons ensuite vers le Nord. C'est-à-dire vers Central Park, par la cinquième avenue. Un luxe effroyable, un rien étalé (que de limousines, la Trump Tower avec un intérieur tout doré...). Mais ces signes de succès sont communément admis. La réussite n'a pas cette connotation honteuse et n'est pas sujette au dénigrement comme c'est parfois le cas en France.
Nous croisons une foule cosmopolite où se côtoient le plus naturellement du monde des personnes aux tenues excentriques, des costumes trois pièces, ou des juifs religieux. C'est aussi cela New York. Tant d'ethnies vivent au sein de la même ville, dans des quartiers comme "Little Italy", "Chinatown", "Harlem", que l'on ne fait plus attention à sa différence avec l'autre. Tout style de vie est permis. Et l'on ne se sent pas exposé au regard des autres. En revanche, nous croisons beaucoup de petits métiers. Des hommes sandwich, faisant de la publicité pour des restaurants, des cireurs de chaussures, etc... Le chômage s'est beaucoup résorbé aux Etats-Unis, mais certains emplois créés sont parfois plus des petits boulots, peu payés et peu enthousiasmants. Qu'importe, peut-être mieux vaut -il ceci, en attendant de trouver mieux, que le chômage, et ce cercle vicieux qui exclue petit à petit de la société, souvent pour un non-retour.
Derrière cette promenade, nous découvrons tout un quartier de petites maisons typiquement américaines, dont certaines encore en bois. Les rues sont bordées d'arbres, on se croirait dans une ville de province, au calme. Puis nous revenons par l'immense pont de Brooklyn, en empruntant une voir piétonne "coincée" entre les deux voies. Dans le vacarme assourdissant du traffic, nous replongeons vite dans le quotidien de New York. Mais quelle splendeur que cette toile d'araignée qui s'élance du sommet des deux piliers pour soutenir l'ensemble du pont. Et le quartier sud de Mahattan, aux tours illuminées, qui défile derrière les cables d'acier est un spectacle inoubliable.
Le père Raphaël est arrivé ici il y a à peu près 30 ans. Pour la mission de France. Un jour, on lui demande de devenir aumônier de la prison (nous simplifions un peu). Le père découvre alors un lieu de perdition, qui détruit les gens plus qu'il ne les ramènent vers la société. Les prisonniers sont des numéros , perdent toute identité et ne savent plus qui ils sont. Leur détresse est souvent terrible, et le père, touché par ces hommes à qui la vie tourne le dos, commence à fonder un foyer d'accueil : Abraham House.
Le but est d' accueillir les prisonniers à leur sortie de prison ou dans le cadre d'une liberté surveillée, d'en loger certains pendant leur recherche de travail, mais surtout de les aider à retrouver leur identité et les repères éffacés par des années de prison. Les familles viennent également, participent à la vie de la maison, et trouvent ici le soutien et le réconfort qui leur fait souvent défaut.
Deux choses nous ont vraiment interpellé. La première, c'est que le père a été beaucoup soutenu dans cette oeuvre : par des policiers, des gardiens de prison, des avocats et des juges; des hommes touchés par cette misère, et qui par leur profession ont été poussé à s'impliquer. Les juges n'hésitent d'ailleurs pas à confier de plus en plus de cas à Abraham House.
Deuxièmement, c'est l'accueil et la joie qui se dégagent de ce lieu. Tout est simple et repose sur des valeurs centrales, comme l'honnêteté, la charité, l'amour de son prochain. Et surtout quel extraordinaire dévouement de la part du père et de ses aides. On sent chez lui une foi et un grand amour de l'homme qui le soutienent et le poussent depuis ses débuts à agir face à cette terrible misère humaine.
Vous pouvez retrouver le témoignage du père Raphaël dans l'un de ses livres intitulé "Notre père qui es en enfer", aux éditions Desclée de Brouwer et signé Pierre Raphaël. La vente de ses livres lui permet de subvenir en partie aux besoin de la maison.
Nous ne pouvions pas nous arrêter à New-York sans y visiter les nombreux musées, et les magnifiques collections de quelques mécènes ou milliardaires américains.
Le Metropolitan, est le plus grand et le plus complet, une sorte de petit Louvre new-yorkais. Nous y avons notamment découvert une importante collection d'impressionistes et d'artistes du 19 ème : Monet, Degas, Seurat, Rodin, Van Gogh, Sysley... Un vrai bonheur!! Nous avons été séduits par l'exposition de sculptures, de mobiliers, de céramiques, d'ébénisteries, de textiles et d'orfèvreries, de la Renaissance au 20 ème siècle, présentés en de magnifiques reconstitutions d'intérieurs d'époque.
Le Museum of Modern Art, ou MOMA regroupe des collections de valeur très inégales. On y trouve quelques Van Gogh, Rousseau ou Picasso, des Dali, Magritte et Mirò, des statues de Giacometti, mais également beaucoup de "torchons" qui nous ont fait traverser quelques salles au pas de course, et que l'on pourrait attribuer à de grands artistes qui ne vous sont pas inconnus : Koundélitch ("Les trois frères"), Stoupalatchi...Sans commentaires.
Nous sommes également allé voir un show sur Broadway. "Miss Saïgon", à l'affiche depuis déjà quelques années, et remarquable par la performance technique, la mise en scène et la qualité artistique. Un bon aperçu de ce que peut-être une comédie musicale à l'américaine, avec à la fin, un concert d'applaudissements et de cris.
Et puis il y a bien sûr les sorties nocturnes. Et ceci ne nous rebute pas. Au contraire. Les pubs sont tous plus originaux les uns que les autres. Nous avons découvert certains cafés qui sont des institutions de jazz, ou encore des bars à thème comme le Jekyll & Hyde. Nous pénétrons ainsi dans une antre sombre, et distinguons peu à peu dans la pénombre un décor de film d'épouvante comi-tragique : un duo de squelettes au piano et au violon, une armure animée, une tête de sphinx qui entame soudainement un long discours avec le rhinocéros qui lui fait face... Nos bières sont servies dans de grands verres filiformes d'1 mètre 20 qui font penser à la fable "le renard et la cigogne" de Jean de la Fontaine.
Il faut aussi que nous vous parlions de cette messe à Harlem! On se serait cru dans les "Blues Brothers". Du "Gospel" chanté à merveille, une chorale se balançant de gauche à droite, de droite à gauche, dans un mouvement parfaitement synchronisé... Il ne manquait plus que des galipettes et des saltos arrières! Un moment extraordinaire! En sortant, nous découvrons un autre aspect de New-York. Le quartier de Harlem, qui regroupe la communauté noire, donne une image beaucoup plus prospère que le ghetto qu'il était autrefois, même si nous sommes loin des quartiers sud de Central Park.
Cette ville de New-York est vraiment étonnante! En plein Manhattan, nous passons presque sans transitions d'une "rue corridor", hérissée de building où se croisent des avenues parfaitement rectilignes, à un petit entrelac de ruelles bordées d'arbres. De petits perrons mènent à de ravissantes maisonettes en brique ou en bois peint derrière lesquels on devine des petites cours regorgeant de verdure. Puis deux rues plus loin, nous nous retrouvons presque dans une rue de Pékin, au coeur de "China Town". La juxtaposition des cultures, des ethnies et des communautés donne cette ambiance si particulière dans laquelle chacun peut trouver sa place.