ERDA The National Penitenciary Le haut le coeur de la semaine La photo de la semaine
Cartes
Colonie Espagnole et influence Américaine. |
L'éducation :
un atout |
~ Les Retrouvailles ~
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1/ Enfin ensembles, mais certains ont besoin
d'une bonne petite coupe de cheveux!
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Après 6 mois de séparation, Christian retrouve enfin ses amis. Quel bonheur de se revoir! On peut enfin partager nos joies ou exprimer nos désaccords autrement que par l'intermédiaire d'émiles. Disons qu'à trois, vous aurez plus de chances de voir apparaître sur votre écran "la tuile de la semaine", ou "le gag de la semaine"...C'est donc aussi pour votre plus grand plaisir que le bon, la brute (qui n'en est pas une) et le truand se retrouvent...Scénario idéal pour finir ce tour du monde...Futurs journaux à consommer sans modération!
Et Christian pendant ces 10 derniers mois...
Christian effectuait son service ville dans une école accueillant des
jeunes de la banlieue parisienne.
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2/ Les Jeepneys, moyens de transport en commun, rappellent l'influence
américaine.
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Aux Philippines, presque tout le monde parle anglais...
L'accueil des Philippins nous enchante et nous ferait presque oublier la chaleur
humide qui nous terrasse à la sortie de l'aéroport. Nous nous
installons chez AMA House où vivent 11 Philippins. Quel bonheur
d'être tout de suite dans le bain et de se comprendre! En effet, aux Philippines,
presque tous parlent anglais. Même la radio, la télévision
et les journaux alternent le tagalog et l'anglais. L'influence américaine
est très présente et fait partie prenante de la culture philippine.
Elle n'est pas toujours considérée comme un rêve. Ici on
mange du riz, le basket est le sport national et Coca Cola y trouve son deuxième
marché mondial. Enfin vous imaginez le choc lorsqu'on passe des Etats-Unis
aux Philippines. Lorsqu'on tombe dans une ville grouillante, truffée
d'embouteillages, de petits marchés anarchiques et d'un mélange
de bidonvilles et de magnifiques immeubles! Dés le premier jour, et en
guise d'accueil, un violent orage nous immobilise littéralement. L'eau
monte à une vitesse vertigineuse et balaye tout sur son passage, rendant
les rues impraticables. Nous imaginons à peine les ravages d'un typhon!
Autant vous dire que vu les systèmes d'irrigation, la météo
est ici un obstacle redoutable.
90% de la population est catholique...
Les Philippins ont également gardé une forte influence espagnole.
Preuve : le Tagalog comporte de nombreux mots espagnols et 90% de la population
est catholique. Ici, on est bercé par le son nostalgique de la guitare
qui nous rappelle l'ambiance sud-américaine. D'ailleurs, ce sont souvent
des groupes philippins qui jouent dans les bars ou les hôtels des autres
pays d'Asie.
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3/ Dans les bidonvilles, les familles vivent
les unes sur les autres mais n'oublient
pas d'être gaies et accueillantes.
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Des gens honnêtes et accueillants
Dans la rue, nous sommes impressionnés par l'honnêteté et
la serviabilité des gens. Par exemple dans les jeepneys, les passagers,
pour payer le chauffeur, se passent l'argent de main en main. La somme exacte
arrive toujours au chauffeur et jamais une personne n'oublie de payer...Nous
nous sentons très en sécurité ce qui n'empêchent
pas les magasins de poster des gardes armés de fusils à pompes
devant leurs entrées. Manille n'est pas une ville touristique, peut-être
à cause de la circulation, de la pollution, bref, de l'atmosphère
étouffante. Cependant, dans les marchés, aux abords des églises,
dans les "Malls" (grands centres commerciaux, très luxueux),
la vie s'agite et déborde. Les sourires effacent ce décor, notamment
dans les quartiers pauvres. C'est en effet dans les "bidonvilles"
que nous avons passé la plupart de notre temps pour rencontrer telle
ou telle association. Toujours le même accueil : aucune gêne, de
la simplicité et une gaîté naturelle... Nous sommes également
surpris par la diaspora chinoise. Les beaux quartiers sont ici des petits villages
cloturés, gardés, avec souvent des expatriés et des chinois!
~ AMA House~
Une maison de volontaires
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4/ Ce soir, Sol nous prépare un excellent diner. Mais contrairement
à Nico, elle a besoin d'un tabouret pour maîtriser la situation...
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La maison est un peu vétuste mais il y a toujours de la place pour les copains qui passent... Autour d'un dîner préparé par l'un des volontaires, un tour de table nous permet de faire connaissance avec chacun. Nous nous sentons vraiment sur la même longueur d'ondes et l'anglais facillite le dialogue.
Le Principe des AMA Houses :
Ils vivent ensembles,
mais chaque volontaire a sa mission
Au départ, se retouvent quelques étudiants et de jeunes professionnels
de l'une des écoles de l'Assomption dans un bidonville de Ilo Ilo (île
de Panay au Sud de Luzon). Un désir : donner 1 ou 2 ans de leur vie pour
s'engager dans des ONG ou des écoles, auprès des autres.Quels
que soient leurs passés, leurs milieux sociaux ou leurs provinces, ils
trouvent une maison et vivent ensemble pour partager les frais, les repas et
surtout, leur désir de s'engager. Fait d'autant plus exceptionnel qu'aux
Philippines, il est rare que les enfants prennent leur indépendance avant
de se marier et que les fossés entre les classes sont quasi infranchissables.
Il existe maintenant plusieurs maison AMA rassemblant des volontaires
de tout les pays et même de France ou du Japon !
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5/ Maïta et Sol emmènent des jeunes d'un lycée aisé
en "immersion" à Baguio pour enseigner à des enfants
issus des tribus. Ici, dans ce sketch, les jeunes expliquent aux enfants
l'histoire de leur pays. Sur la photo, ils symbolisent l'invasion des
Espagnols, des Etats Unis et du Japon. Tels les tortues, les Philippins
ne se laissent pas influencer.
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Mais quelles missions?
- Sol et Maïta, par exemple, organisent des "immersions"
dans des milieux pauvres pour les étudiants de son ancien collège
afin que ces jeunes de milieux favorisés puissent être sensibilisés
à la vie des plus pauvres.
- Ria accompagne des prisonniers détenus dans l'immense et hallucinant
pénitencier de "New" Bilibid au Sud de Manille.
- Olivier de Fontenay, un jeune Français, s'est engagé auprès
des enfants des rues avec l'association Virlanie.
Vivre ensemble pour partager nos expériences et nous soutenir...
Face à la souffrance, la pauvreté et
les tensions dans leur travail, les expériences de chacun sont loin d'être
faciles à vivre. C'est pourquoi AMA House se veut un lieu d'écoute,
de partage et de prière. Olivier nous confie : "J'avais tendance
à être pessimiste et l'écoute et le partage avec les autres
m'ont permi d'apprendre à vivre pleinement chaque moment qui m'est offert".
Parfois un alumnus (ancien volontaire) qui a plus d'expérience peut aider
l'un ou l'autre à faire le point (le coin lessive est particulièrement
adapté à ce genre de discussions). AMA House est une école
de la vie : "La vie en communauté nous apprend à être
plus tolérant et plus attentif aux autres" nous explique Lia.
~ ERDA et les "Smoky Mountains"
~
Proposer une alternative aux enfants qui vivent des ordures
(Sabana Center)
Vous imaginez-vous à sept ans, quittant l'école pour aller mendier, fouiller les ordures ou vous prostituer ? Pouvez-vous vous projeter dans cette vie encore ordinaire à Manille, ne serait-ce qu'une seconde? Nous ne le croyons pas, car un océan insondable sépare notre monde du leur. Si cette horreur nous échappe, c'est bien que quelque part, elle est d'autant plus dramatique et révoltante…Que dire de plus, sinon qu'on ne sera plus jamais le même quand on revient d'une visite dans ces désespérants bidonvilles et d'une rencontre avec le père Tritz, jésuite à l'origine de l'association Erda…
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6/ Un quotidien fait d'ordures et d'immondices... En arrière plan, les smoky Mountains, les montagnes d'ordures... |
Sortir les enfants de la misère
par la scolarisation
Erda est née en 1974 et n'a cessé de croître depuis ce temps là. De 6 enfants
au départ, 90 000 ont été aidés depuis. Avec l'objectif de les scolariser et
de les sortir de la misère. Pour que ces enfants ne vivent pas les atrocités
que d'autres ont vécu, notamment pendant notre révolution industrielle ! C'est
en tout cas la volonté du père Tritz, homme au destin exceptionnel (à
20 ans il part comme missionnaire en Chine et fonde Erda à 60 ans, "comme
s'il lui avait fallu toute une vie de préparation pour arriver enfin
à l'essentiel"). Car si aux philippines l'école publique est gratuite
et obligatoire, l'abandon en cours de route est fréquent. Souvent l'enfant travaille
pour faire vivre sa famille. Le plus grave, c'est que celles-ci ont conscience
de l'enjeu de l'éducation. Malgré cela, la survie passe avant
tout, dans le monde bestial des bidonvilles de Manille. Un lieu où l'on
prend plus de leçons de courage, d'humilité et de joie de vivre
qu'en quelques années.
Sabana, un des pôles d'Erda, se veut concret dans la lutte contre
cette triste réalité. Grâce à trois objectifs, 420 enfants reprennent espoir,
leur famille avec :
- Sanitaire : avec des repas équilibrés et des soins médicaux
- Educatif : avec des programmes de rattrapages scolaires. En encourageant les
enfants à retourner à l'école publique en leur fournissant le matériel scolaire.
- Lucratif : pour que les enfants puissent arrêter de trier les ordures, Sabana
les pousse à exploiter leurs dons manuels et artistiques. Peintures sur tee-shirt,
cartes de vœux, tout est ensuite vendu au profit des enfants !
Un centre Sabana près des "Smoky Moutains"
Nous avons passé une après-midi dans un des centres Sabana, au milieu de bidonvilles innommables. Nous avons vu ces enfants chanter, rire, s'amuser. Ils savent ce que d'autres vivent et ne se plaignent jamais. Ils donnent le meilleur d'eux-mêmes et s'appliquent pour ne pas négliger la chance qui leur est offerte. Et tout ceci avec une volonté qui vous touche au plus profond et vous transmet une foi à déplacer des montagnes !
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7/ Ils auraient pu travailler toute leur vie dans des décharges... |
Albin, ancien chiffonnier, éducateur :
Nous avons longuement parlé avec l'un des éducateurs : Albin. Cet homme a ramassé les ordures de 9 à 27 ans. Il se levait à 4 heures 30 du matin pour se rendre à l'école à 6 heures. Puis il sillonnait les "smoky mountains" le reste de la journée afin de nourrir sa famille, sa mère étant décédé alors qu'il avait 9 ans ! Il a tenu, car avec ses camarades, chacun se créait son rêve. Le sien, c'était d'être un jour éducateur social! Il a depuis adopté 2 enfants et accueille chez lui une famille sans logement. Il nous avoue qu'il gagne moins d'argent qu'avant mais il préfère s'occuper de ces enfants qui lui rappelle inlassablement son enfance. Pour leur montrer la voie à suivre, leur prouver qu'il est possible de s'en sortir. Pour que ces enfants rêvent et espèrent comme lui avant!
Et les enfants, qu'en pensent-ils?
Justement, nous les avons questionné sur ce que Sabana leur apporte…les
réponses n'ont pas eu de mal à sortir : ils se font de nouveaux amis, apprennent
à respecter les autres, peuvent développer leurs talents, apprennent au niveau
scolaire, et ne vont plus travailler dans les dépôts d'ordures…On est tellement
heureux de les voir là ! De voir ces éducateurs leur redonner espoir et se battre
pour que l'on assassine plus Mozart…
~ "The
National Penitenciary" ~
la prison de la liberté
Des cages en guise de chambre..
En franchissant les portes du pénitencier national, on ne s'attendait vraiment pas à cela. Nous avons l'impression d'entrer dans un monde imaginaire. Un monde hallucinant, surréaliste. Aujourd'hui, c'est le jour des visites et la prison ressemble à une immense kermesse. Ici un détenu déjeune sur l'herbe avec sa famille, là un autre vend des chips, sur le terrain, deux équipes de foot s'affrontent loyalement, le linge sèche sur la pelouse. Une prison sur quelques 412 hectares, où 12 000 prisonniers vivent en liberté, mais dans trois petits camps bien plus réduits... (quelques dizaines d'hectares)! ! ! Le reste étant occupé par les employés. Bref, chaque petit camp, d'un degré de sécurité différent (minimum, medium, maximum), ressemble à un petit village composé de condamnés. Avec une église, une mosquée, des ateliers, une école…mais des conditions de vie matérielles épouvantables (exemple : nous avons vu 65 prisonniers vivre dans 25 mètres carrés, sur 4 étages...). Dans chaque campement, quelques bâtiments ont pour fonction d'accueillir des milliers de prisonniers. A l'intérieur, et pour s'adapter aux terribles conditions de promiscuité, chacun s'est construit sa petite cabane. On peut juste y dormir, cerné par une chaleur étouffante et des odeurs indescriptibles. Des drames viennent également s'ajouter à ce triste quotidien. Comme les enfants de prisonniers, qui lors d'une visite, sont loués par leur père à d'autres prisonniers…Il existe aussi des clans rivaux, même si l'organisation fait que cela n'engendre pas de problèmes majeurs. Avant tout conflit, les chefs des clans concernés se réunissent et essayent de trouver une solution. Rentrer dans cette prison, c'est ouvrir une porte et pénétrer dans un autre monde, pourtant bien réel. Nous ne sommes pas dans un conte de fées...loin de là!
Redonner aux prisonniers et à leurs familles une dignité perdue...
Il faut dire qu'aux Philippines le système pénitencier est inefficace. Souvent
des hommes sont enfermés ici sans jugement, on met ceux qu'on trouve dans la
rue, ou des faux suspects sont mis à la place de gens qui payent pour cela !
D'où quelques sentiments d'injustice qui hantent ces hommes. Les familles en
sont humiliées, affectées et marquées. Et parfois privées de ressources. Bref,
ceci ne profite à personne.
Accompagnés par Ria, une amie Philippines, nous allons visiter le centre de
moyenne sécurité et de haute sécurité. Dans la cour, nous entendons la flute
d'un détenu aveugle. Nous restons déjeuner avec des prisonniers,
pour parler avec eux. Fait surréaliste, notre principal interlocuteur
et guide s'appelle Georges, un écossais! Ici depuis 5 ans, il nous montre,
avec humour, toutes les atrocités de la prison, de ce monde à
des lieues des conventions internationales.
Les Jésuites et d'autres volontaires accompagnent, écoutent et forment les prisonniers parce qu'ils croient qu'il y a du bon dans ces hommes là...
Où est l'espérance dans un tel endroit ? Elle existe sous plusieurs formes : Par l'intermédiaire de la Jesuite Community Fondation : Comme Martin, un jeune sorti tout droit d'une business school, qui voulait s'engager quelque part, mais qui ne savait pas où. Un jour, un jésuite lui demande : "Viens à la prison pour nous aider". Etonné Martin réponds "Mais que vais-je y faire, j'ai fait du business management?". Le jésuite lui lance alors : "Eh bien tu y feras du prisonners' management...". Depuis, avec d'autres engagés, il visite les prisonniers, anime des classes de psychologie, parle avec eux... Vu le nombre croissant de prisonniers qui échangent avec eux, c'est que Martin et les autres ont répondu à un besoin urgent. Comme leur redonner une dignité perdue. Pour leur montrer qu'à l'extérieur, il existe des gens qui s'intéressent à eux et à leur sort ! Et surtout parce qu'au fond de lui, Martin croit qu'il y a du bon dans ces hommes là et qu'en le faisant ressortir, leur intégration dans la société se fera plus naturellement. C'est aussi parce qu'il croit ceci qu'il lutte, avec d'autres, contre la peine de mort, réintroduite il y a peu, après une coupure de 20 ans. Car l'accepter, selon lui, c'est nier le changement qu'il peut y avoir en ces hommes.
Fait plus remarquable, l'espérance vient aussi des prisonniers eux-mêmes...
Fait plus remarquable, l'espérance vient aussi des prisonniers eux-mêmes.
Jess, tient son fils Maxi par la main et nous présente le local de l'association
qu'il a créé. Avec d'autres, il accompagne, soutient ceux qui
se droguent dans la prison (20% des détenus) afin qu'ils puissent s'en
sortir. La solidarité et les souffrances qui les lient les ont poussés
à agir. Pour aider ceux qui ne savent pas écrire, certains écrivent
des lettres aux tribunaux, afin de débloquer les dossiers qui traînent...
Pour le local, ils ont cherché eux-mêmes des financements , et
le directeur les a soutenu afin de prouver que ces hommes peuvent changer.
Dans un but plus économique, une fabrique de bougies, montée par
les Jésuites avec des familles de détenus, fait vivre celles qui
n'ont plus de revenus depuis que le mari est en prison.
En tout cas, pour les prisonniers, l'espérance vient surtout de l'extérieur, et passe par leur famille et les visiteurs. Ils sont "une porte ouverte sur le monde" (aux dires d'un détenu), une lumière qui se profile à l'horizon.
~ Le Haut-le-coeur de la semaine ~
Affamés, nous cherchons quelquechose à nous mettre sous la dent. Sur le trottoir, nous apercevons un vendeur ambulant qui propose des oeufs durs. Satisfaits de notre découverte, nous achetons les précieux mets qui nous servirons de repas. Alors que nous épluchons la coquille, nous découvrons avec horreur, quelques plumes et le bec d'un canneton qui a bouilli dans sa coquille. Ecoeurés, nous rendons la marchandise au vendeur qui s'empresse d'engloutir la boule de plumes échaudée. Schluuurp! Miam Miam... Beuark!!! Nous avons appris plus tard que les "Balut" sont des friandises très appréciées en Asie... Le périple en Asie nous réserve certainement d'autres surprises culinaires... A voir!
~ La
photo de la semaine ~
les célèbres combats de coqs
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8/ Devant vous, Christian et Nicolas essayent de s'accorder pour préparer le journal nouvelle version... |
N'oubliez pas l' album photo...
Coordonnées des associations citées