Journal du 10 septembre


Philippines II



Sommaire

    Le contexte     Le journal de route     Virlanie, pour les enfants de la rue     La ferme de Balayan

    Le coup de gueule     Le coup de coeur     La photo de la semaine




Cartes

                          Philippines




Le Contexte

Colonie Espagnole et influence Américaine.
L'Espagne colonisa l'archipelle au XVI e siècle et le Roi Philippe II lui donna son nom. En 1898 les Philippins profitèrent de la guerre qui opposait les espagnols aux américains pour se battre contre leurs colonisateurs. Cependant, après leur victoire, les Américains rachètent les Philippines et y exercent une influence politique et économique jusqu'en 1946. En 1965 Marcos va imposer 20 ans de dictature de droite. Depuis, la démocratie s'installe sous une forme libérale mais dans un climat de corruption toujours présent.

L'éducation : un atout
Le taux d'analphabètes est très bas (12%). L'anglais est la deuxième langue officielle après le tagalog, malgré les 80 langues parlées par plus de 60 ethnies.

Une population jeune et dispersée
Ce pays, deux fois plus petit que la France, est constitué de 7100 îles. 40% des 70 millions d'habitants vivent dans les villes dont 13 millions dans la métropole de Manille. La moitié de la population a moins de 20 ans.
Economie
Les deux tiers des Philippins vivent de la pêche et de l'agriculture. Le salaire mensuel moyen d'un ouvrier représente 600 FF et le double pour un cadre. Il existe cependant une classe très riche. Le peso a perdu 37% de sa valeur par rapport au dollar depuis la crise.








Journal de route


Dans la campagne philippine...



Et lorsque le soleil vient éclairer ces champs de riz entourés de montagnes, différents verts s'en détachent...

Les rizières de Bagio.
Après un long séjour à Manille, nous éprouvons le besoin de sortir nous ressourcer. Nous faisons étape à Bagio, ville de province au Nord de Manille. Premier élément de changement, le climat, et sans aucun doute, la qualité de l'air. Perchée dans les montagnes, la ville de Bagio rompt littéralement avec l'atmosphère grouillante de Manille. Nous nous y sentons moins anonymes et évitons la furie qui s'empare de la capitale à certaines heures de pointe. Au cœur même de la ville, nous nous engouffrons dans le marché, véritable labyrinthe de galeries et de petits couloirs laissant à peine filtrer la lumière du jour. Ce véritable souk marocain recèle une pléiade de boutiques et un choix illimité d'objets de toutes sortes. Des paysans viennent également y vendre leur production, ajoutant un caractère plus authentique au tout. Après s'être plongé dans une ville plus abordable, restait à découvrir le poumon et l'âme de ce pays, la profonde campagne. De retour vers Manille, le bus nous dépose au hasard de notre route. Nous atterrissons alors au milieu des rizières, croisons des bœufs tirant une charrue et des hommes travaillant pieds nus au milieu des immenses plaines découpées par des palmiers. Et lorsque le soleil vient éclairer ces champs de riz entourés de montagnes, différents verts s'en détachent, selon la manière dont est cultivée chaque parcelle. Un dégradé unique et bien réel…



Nous sommes en tout cas touchés par les sourires de ces gens et leur accueil...

Ne voulant pas être seulement spectateur, nous allons à la rencontre de quelques paysans. Pour outrepasser la barrière de la langue (ceux que nous rencontrons parlent à peine l'anglais), nous utilisons quelques gestes, dans l'espoir d'un échange réciproque…Nico excelle dans le domaine, mais il faut tout de même un bon quart d'heure, pour mimer le mot riz. Et Christian, après une heure de promenade, réapparaît entouré de quelques enfants…Nous sommes en tout cas touchés par les sourires de ces gens et leur accueil. Car dans beaucoup d'autres pays, les regards se seraient détournés. De même, allant voir une arène de combat de coqs, les responsables organisent un petit combat rien que pour nous. Ils nous expliquent le côté plutôt lucratif de leur métier, certaines personnes allant jusqu'à parier 50 000 pesos (7100 ffr) ou leur maison…Quand on sait qu'en une journée, il peut y avoir une trentaine de combats, la recette est juteuse.



Dans ces lieux de misère, il y a la radio, l'électricité, et des petits métiers pour survivre...

Après un périple trop court, mais riche en découvertes et en rencontres, nous revenons vers la capitale. Manille n'a pas changé. Une visite dans les bidonvilles nous remémore la phrase d'un responsable d'une ONG : " Tous ces gens qui quittent les espaces ruraux pour venir s'entasser ici, dans l'espoir d'une vie meilleure "…" certains ont même été replacé dans les campagnes par le gouvernement, mais ont revendu leur maison pour revenir ici… ". Dans ces lieux de misère, il y a la radio, l'électricité, et des petits métiers pour survivre. Cela suffit pour encourager un exode rural massif. Le bidonville dans lequel nous sommes est bien particulier. Il est construit sur des pilotis, et surplombe une partie de la mer. Nous allons jusqu'au bout de ce petit village flottant et apercevons la mer, à l'infini. Un drôle de sentiment que de voir un magnifique coucher de soleil, rose et bleu, de ce lugubre et sinistre bidonville. Comme ces immondices qui viennent s'entasser sur la mer. On est loin de l'île paradisiaque ! Un rat vient nous tirer de nos songes, tandis que les rires et les jeux des enfants, à partir de boîtes de conserve ou autres objets, nous rappelle la joie qui habite ces lieux, malgré tout. Les enfants qui partent aussi jouer dans la rue lorsqu'un violent orage inonde tout et que quelques dizaines de centimètres d'eau recouvrent le goudron.



Comme celui qui a ravagé les bords du lac de Tagay Taï, l'eau emportant les maisons et détruisant les cultures...

Le lac du "petit" volcan deTagay Taï, lui même entouré d'un deuxième lac formé dans le cratère d'un gigantesque volcan.
Un orage qui parfois ressemble plus à un typhon. Comme celui qui a ravagé les bords du lac de Tagay-taï, l'eau emportant les maisons et détruisant les cultures. Nous sommes allés dans ce lieu qui se trouve à deux heures au sud de Manille. L'objectif étant de gravir une colline située sur une île au milieu du lac. Une colline qui est en réalité un volcan éteint, avec dans son cratère, un autre lac, plus modeste que le premier. Un hollandais et un français, Jacques, venus s'installer ici, nous racontent qu'une vieille cité espagnole est enfouie sous le grand lac. Ces deux hommes connaissent bien le coin. Jacques ayant par exemple monté une ferme et produisant des légumes… N'oublions pas qu'un voyage est aussi fait de rencontres originales et surprenantes. Pendant l'ascension, nous croisons des enfants à dos de mules, descendant des gerbes de cultures fraîchement coupées. Nous retombons dans un lieu très arriéré par rapport à Manille. Cependant, cela ne nous étonne plus. Peut-être que notre prochaine étape, dans les îles du sud, nous réserverons bien d'autres surprises.




Virlanie,une maison pour les enfants de la rue




A l'entrée de l'une des 14 maisons.
Nous sommes dans le bidonville de " La Paz village ", tout près du quartier d'affaire de Manille. Les rues sont assez propre et larges mais ce cache-misère voudrait oublier les ruelles étroites et insalubres que l'on découvre derrière la première rangée de maisons. Hervé, l'un des volontaires Français, nous invite à rencontrer chacune des maisons dans lesquelles la Fondation Virlanie accueille les enfants des rues. La vie s'agite, les enfants nous accueillent pour la plupart en nous sautant dans les bras ou en posant notre main sur leur front en signe de respect. Difficile d'imaginer, une fois de plus, que ces enfants aient pu être drogués, battus, violés ou prostitués.



Pourquoi étaient-ils dans la rue?

Pour la plupart des Philippins, Manille représente un véritable Eldorado. Nombreux sont ceux qui quittent leur province pour rejoindre la capitale, promesse de richesse et de vie facile. Mais pour la plupart d'entre eux ; le rêve vire très vite au cauchemar. Ce qui les attend, ce sont les bidonvilles, la misère, le chômage. Les enfants et les adolescents sont les premiers touchés. Privés de structures familiales, parfois abandonnés ou vendus par leurs parents, ils trouvent souvent refuge dans la rue où les attendent la drogue, le vol et la prostitution.



Un homme, 300 enfants :

Dominique Lemay, avec quelques membres de l'équipe.
En 1988, Dominique Lemay arrive à Manille. Profondément touché par la situation des enfants des rues, il fonde un premier foyer pour les recueillir et les aider à retrouver une stabilité affective, une chaleur et une ambiance familiale. Il nous avoue qu'il est resté au début par nécessité. Aujourd'hui, cet homme de 40 ans, semble comblé de pouvoir accueillir 300 jeunes dans 14 maisons familiales. " C'est une chance de pouvoir vivre ma passion en étant AVEC les autres " nous confie-t-il. La parabole des talents l'a motivé aussi à rester : " J'ai des dons de patience, d'Amour, de diplomatie : il faut que je fasse fructifier tout cela. ". Par contre, Dominique ne nous cache pas qu'il préférerait largement passer plus de temps avec les enfants plutôt que de gérer les aspects administratifs de la fondation. Bien entendu, ce n'est pas toujours facile. Il s'est vu un jour accusé de pédophilie par la presse Philippine et Française.
Nous avons été séduit par le cœur de cet homme là qui serait prêt à accueillir toute la misère du monde si son équipe ne le lui rappelait pas les capacités limitées du compte en banque.



Le RAC : la prison des enfants

Selon la loi, les enfants n'ont pas le droit de traîner dans la rue après 23 heures. La Police s'appuie sur cette loi pour légitimer ses rafles après lesquelles les enfants sont mis en prison dès 9 ans. Nous visitons cette maison où les enfants s'accumulent dans des pièces en attendant leur jugement.
Dominique nous explique qu'il vient régulièrement ici pour tenter de sortir quelques enfants en leur proposant de venir dans l'une de ses maisons d'accueil (les enfants peuvent aussi être " recrutés " par les éducateurs de rues). Il fait preuve de beaucoup de diplomatie devant la responsable du centre qui visiblement se souci plus de son salaire et de son confort que de ses pensionnaires. Il se fait aider par des avocats, parfois bénévoles, qui tentent de débloquer les dossiers des enfants. Ils ont également imposé au système juridique un système de code couleur permettant de différencier les enfants des adultes dans une pile de dossier qui attend d'être traitée.

L'air triste et abattu, Dominique nous déclare : " La vice-ministre vient d'annoncer à la presse qu'elle ferait en sorte qu'il n'y ait plus un enfant à traîner dans les rues de Manille ". Puis, relevant la tête avec un sourire en coin, il nous dit :" J'aimerai bien savoir comment elle va faire, où va-t-elle les mettre ? ". Dans la prison, l'une des volontaires de Virlanie échange quelques mots de tagalog à travers les barreaux : " comment t'appelles-tu ? ", elle leur serre la main, ils rient lorsqu'elle entame une chanson des Spice Girls… Par contre d'autres restent prostrés dans un coin de la pièce, sans avoir l'air de comprendre ce qui leur arrive…
Pendant la visite, Louis s'accroche à Dominique en le ceinturant de ses bras. Sans oser le lui demander il voulait aller à Virlanie. Des grosses larmes chaudes se sont mises à couler sur ses joues quand Dominique lui a expliqué qu'il n'y avait plus de place et qu'il devrait attendre. C'est la première fois que nous voyons un enfant pleurer.

Dans cette ambiance, nous sommes surtout marqués par l'amour qui existe entre ces volontaires et les enfants.



Une nuit dans les maisons...

Le diner à la maison Marco Polo.
Nous demandons si nous pouvons partager la vie des maisons pour un nuit. La Fondation étant très ouverte à ce que chacun se laisse toucher, nous allons chacun dans une maison. Dans ces " familles ", un homme et une femme jouent le rôle des parents. Des éducateurs, assistantes sociales et psychologues les secondent. Nous sommes touchés par ces Philippins qui gagnent des salaires misérables, souvent par vocation. Loïc va au " Drop-in Center " où les enfants sont accueillis avant d'être répartis dans les maisons spécialisées. Ce soir là 9 nouveaux sont arrivés. Loïc a été impressionné par la différence entre les anciens, plus avenants, plus respectueux et les nouveaux qui semblaient perdus et épuisés. Nicolas dans la maison de " Gabay Buhay " a fait des avions en papier avec les enfants de 5 à 10 ans, sans oublier de leur faire escalader ses larges épaules. Christian était à " Jade " dans la maison des enfants avec un handicap. Les enfants le prennent par la main, lui font visiter leur maison avec fierté. Le staff est fatigué car pour tourner 7 jours sur 7 avec 17 enfants ils ne sont que 9 adultes. Mais le responsable est admirable, il fait des heures supplémentaires pour soutenir son équipe et la motiver. Le lendemain, l'équipe aura une réunion avec la direction pour voir ce qu'il y a lieu de faire. La nuit pour Christian aura été courte dans la chambre des garçons, par terre. Randon est autiste et ne cesse de courir dans la chambre. Un éducateur viendra le chercher pour laisser les autres dormir, ce qui ne sera pas son cas. Quel dévouement et attention ! La veille, une famille est venue récupérer son enfant qu'elle avait perdu il y a un an et demi (les enfants se perdent souvent dans les bidonvilles). Un avis de recherche avait été lancé à la télévision. Le staff était à la fois heureux et ému de laisser partir cet enfant qui avait été un peu le leur, ils l'avaient baptisé Edmond, il s'appelait John.



Et après?

Les enfants accueillis sont scolarisés, certains retournent à la rue parce que les règles sont trop rigoureuses pour eux. D'autres vont se perdre, d'autres reviendront. La Fondation propose également des formations de boulangerie ou de coiffure. Certains poursuivent leurs études et parviennent même à aller en faculté, comme Mickael qui y est professeur...




La ferme de Balayan


Une alternative à l'enfer de Manille



Un projet construit à partir des adolescents.

C'est un projet vraiment canon que nous avons eu la chance de découvrir à deux heures de Manille, dans la région de Balayan. A l'origine, Jean-Michel, un jeune français venu vivre un an à Manille dans le cadre de la fondation Virlanie. Avec Boboy, éducateur philippin, ils parcourent les rues à la rencontre des enfants, leur parlant des maisons d'accueil de Virlanie, organisant des activité avec eux... C'est au cours de cette année, et au fil des rencontres, qu'ils prennent conscience que certains enfants, plus agés, ne sont plus attirés par les programmes de la fondation. A partir de 15, 16 ans, ces adolescents retournent dans la rue et Virlanie, tournée vers les plus jeunes ne correspond pas à leurs attentes.

Face à ce constat, ils décident de monter un projet pour et AVEC ces enfants. La confiance s'établit peu à peu, et ila parviennent à définir un projet concret :
1/ Ces adolescents cherchent une formation durable et qui leur permettra de vivre.
2/ Ils veulent quitter Manille et son enfer dont il est presque impossible de se sortir.
3/ Souvent issus de la campagne, ils ont des notions d'agriculture.
De ces échanges nait le projet de la ferme de Balayan. L'objectif est de construire une ferme à l'extérieur de Manille, d'y donner une formation agricole qui débouchera sur un métier, et revendre les produits de la ferme pour s'autofinancer.



La maison de Balayan.

Jean-Michel avec son "staff", et quelques enfants.
Jean-Michel et son équipe formée de Boboy, éducateur et agronome, de Mila, éducatrice, de la nanay(mère de famille) et de quelques volontaires français, décident avec les enfants d'aller s'implanter à Balayan. Ils achètent un terrain de deux hectares, et en attendant la construction de la ferme prévue pour le mois prochain, ils vivent dans une maison louée.

Nous avons été admiratifs devant la simplicité et la solidité du projet, entièrement construit et tourné vers les enfants. Ce sont eux qui ont mis au point les règles de vie de la maison : par exemple un vol correspond à un mois d'interdiction de sortie, et le remboursement du double de la somme. Ils recoivent chaque mois 500 pesos d'argent de poche comme "rétribution" de leur travail à la ferme, et pour leur apprendre à gérer de l'argent. Les premiers quitteront en effet la ferme dans deux ans, avec un travail à la clef, et le but est de leur donner la formation professionnelle et surtout humaine qui leur permettra de vivre normalement. Le projet pédagogique est extrèmement équilibré, répartit entre activités agricoles, formation scolaire particulièrement concrète, apprentissage de la vie en société, formation humaine...

Comme dit Jean-Michel, tout n'a pas été rose. Ces enfants sans famille, sans toît, qui ont volés, ont été prostitués, battus, drogués, ... ont tout à apprendre pour vivre en communauté. Mais les résultats sont spectaculaires. Jamais nous n'imaginerions que Andy, 11 ans, volait des objets en argent dans les églises il y a encore 2 mois. Deux d'entre eux ont déjà demandés à ouvrir un compte en banque. On a du mal à imaginer ce que cela peut représenter d'évolution lorsqu'on sait qu'un enfant de la rue n'a rien à lui, ne sait pas ce qu'est prévoir, garder, gérer. Nous avons sentis dans cette maison une ambiance extraordinaire, un climat de respect et d'amour mutuel; un désir incroyable de chaque adolescent de progresser car ils savent que c'est leur dernière chance. Nous avons été touchés par leur accueil, par leurs sourires, par leur besoin d'affection...



La ferme et son avenir.

Les enfants préparent l'arrivée à la ferme.
Nous sommes allés visiter le terrain où va se construire la ferme. En pleine campagne, dans un cadre valonné, c'est un vrai paradis. A la suite d'une solide étude de marché et de terrain, réalisée, ils ont décidé de cultiver des orchidées et des légumes. D'ores et déjà, seuls producteurs dans la région, ils sont assurés de pouvoir faire vivre toute la maison dés les premières récoltes. Mais avant les premières récoltes, Jean-Michel a quelques difficultés à financer la vie quotidienne de la maisonnée. Trouver des fonds pour des investissements n'est pas un problème dit-il, mais trouver de quoi nourrir ses enfants pendant les cinq mois qui précédent la production est un vrai casse tête. C'est pourquoi il a mis en place un système de parrainage, qui permet de financer chaque enfant et crée une "grande famille" autour de ce formidable projet. Si vous êtes tentés, lancez vous dans l'aventure sans arrière pensée. Nous vous assurons que votre argent sera bien employé, et vous découvrirez quelle joie immense peut naître de cet échange. Chaque lettre reçue par ces enfants sans famille est un bonheur incroyable et le fait de savoir qu'un parrain pense à eux en France ou en Europe leur donne une confiance et une foi dans l'avenir irremplaçable!!




Le coup de gueule de la semaine




Et c'est un énorme ! Voilà près de quinze jours que Nico se demande ce qu'ont les Philippins à rire sans arrêt. Imaginez : vous rentrez dans un lieu anodin et en vous apercevant, un petit groupe se concerte aussitôt, et rie timidement, mais suffisamment pour que vous le voyez. Dans la rue, les gens se retournent sur votre passage en se marrant. Au bout d'un moment ça devient vexant. Une évidence, les Philippins sont très petits et Nico est très grand. Et cela les fait beaucoup rire. Ah, ah, ah ! ! ! Bref, pour vérifier cette théorie, la plus plausible selon Loïc et Christian, je pars demander à deux philippines ce qui les fait rire quand elles me regardent. Pas de réponse. Peut-être valait-il mieux pour elles...




Le coup de coeur de la semaine




A toutes ces personnes rencontrées aux Philippines, travaillant dans des ONG. Nous sommes frappés de voir certains d'entre eux tout abandonner pour venir aider leur prochain. Comme Franck-Marie, sorti d'une grande école de commerce, qui vient après quatre ans passés en Haïti, diriger une banque de micro-crédit. La plupart n'hésitent pas à abandonner des carrières prometteuses, dans des grandes multinationales, pour apporter leur savoir à des oeuvres entièrement sociales. C'est le cas de Jean-Luc, qui nous avoue "être plus touché par une famille sortant de la misère que par la signature d'un gros contrat". Jean-Michel, ancien informaticien chez Decathlon et rencontré il y a peu, a aussi tout quitté pour venir secourir les enfants de rues, et leur redonner espoir. Pour eux, comme le disait Dominique Lemay, "il y a des lieux qu'il faut savoir quitter pour mieux se retrouver...". On ne saurait s'étendre trop longtemps sur leur parcours, car célébrer la modestie des gens, c'est les trahir. Et puis nous n'oublions pas la phrase d'un prêtre rencontré en Colombie : "Chacun à sa place, à la tête d'une grande entreprise ou d'une ONG, à la maison ou au milieu des bidonvilles peut contribuer à bâtir un monde meilleur, à relancer l'espérance sur le devant de la scène". En tout cas, la grande espérance, ici, plus que l'apport matériel, c'est de voir que des hommes pensent encore à d'autres. Et que ces petites gouttes d'eau, ajoutées les unes aux autres, finiront bien par devenir un océan.




La photo de la semaine






Lever de soleil sur le lac de Tagay Taï.





N'oubliez pas l'album photo...

Coordonnées des associations citées



Liste