Journal du 10 octobre


Sud du Japon et Chine



Sommaire

    Le contexte japonais     Le contexte chinois     Le journal de route     Nagasaki     Takashi Nagaï

    Visites : Alacatel et Sitram     Les hôtels capsules     La photo de la semaine




Cartes

                          Japon      Chine      Chine Est




Le contexte japonais

Après deux siècles et demi de fermeture, l'ère Meiji, en 1868, propulse le Japon dans les temps modernes. La défaite de la seconde guerre mondiale marque les esprits, mais le Japon se ressaisit et construit une société égalitaire, à cheval sur la civilisation occidentale et ses systèmes traditionnels de valeur. Sa culture est notamment marquée par la notion de groupe et par une langue très poétique. L'empereur est le symbole de l'Etat et de l'unité du peuple mais n'a aucun pouvoir politique.

Le drapeau :
Il est appelé " hinomaru ", ce qui veut dire " disque solaire ". C'est le symbole national depuis au moins le 17ème siècle.

Economie :
2ème puissance économique mondiale après les Etats-Unis. Sa principale ressource naturelle est le poisson.
Religion :
6 japonais sur 7 se déclarent bouddhistes, mais la plupart d'entre eux sont également shintoïstes car les deux religions sont complémentaires à leur yeux. On compte 1 million de chrétiens (moins de 1% de la population).
Géographie :
127 millions d'habitants peuplent le pays et la superficie fait les 3/5 de la France. Sachant que seuls 20% du Japon sont habitables, la concentration est de 325 hab/km2. L'espace et le peu de ressources naturelles sont les problèmes majeurs, comme les tremblements de terre et les nombreux typhons.
Anecdote :
Le Japon est le premier pourvoyeur d'aide publique au développement avec 11,259 milliards de dollars donnés en 1997.








Le contexte chinois

Jusqu'au milieu du XIVème siècle, la Chine fut à la pointe de la technologie, inventant le papier, l'imprimerie, la poudre à canon, la boussole magnétique, la sériculture et la porcelaine. Depuis le milieu du XIXème, le pays est marqué par les conflits : les occidentaux, la Russie, les japonais et une guerre civile. En 1949, Mao Zedong, à la tête du parti communiste, fonde la république populaire de Chine. Il organisera ensuite une révolution culturelle de 1966 à 1975. Malgré de violentes répressions en 1989 (Tien an Men), et des droits de l'homme parfois bafoués (Tibet), la Chine s'ouvre progressivement sur l'extérieur.
Le drapeau : Cinq étoiles représentent les races, les Han étant la principale.

Géographie : Dans ce pays aussi vaste que l'Europe entière, et le plus peuplé du monde (1,3 milliard) les montagnes occupent les 2 /3 du territoire. La densité est légèrement supérieure à celle de la France (127 hab/Km2 contre 108). En 1979, des lois limitèrent le nombre d'enfants à un par couple marié. Cependant, la croissance démographique reste plus de deux fois supérieure à celle de la France.
Economie : L'économie étatique laisse place progressivement à l'économie libérale. Le FMI classe la chine comme troisième puissance économique mondiale après les Etats-Unis et le Japon. Cependant, cet essor économique comporte certains effets secondaires, comme une augmentation des écarts de revenus et des risques pour l'environnement. Le PNB par tête est 10 fois plus faible qu'en France.
Religion :
La pratique d'une religion est désormais tolérée, tant qu'elle ne contredit pas la doctrine du parti : Confucianisme, Bouddhisme, Taoïsme, Christianisme (0,1%).








Journal de route


De Kyoto à Shanghaï



Ce pays n'en finit pas de nous surprendre

Nous poursuivons notre découverte du Japon en descendant toujours plus vers le sud. Voyager dans ce beau pays, quand on ne connaît pas la langue, n'est pas chose facile. Nous étions par exemple loin d'imaginer que nous aurions des problèmes pour tirer de l'argent. Or 9 distributeurs sur 10 n'acceptent pas les cartes internationales, un comble pour un pays si moderne ! Un petit détail qui devient vite embarrassant quand il faut parcourir toute une ville pour en trouver un. De même il n'existe pas d'adresses, et demander son chemin en japonais n'est pas une chose innée chez nous (sauf peut-être par geste, n'est-ce pas Nico). S'il n'y avait pas Loïc pour étudier les cartes, nous serions encore à l'aéroport de Tokyo. En résumé, un tout petit détail peut rapidement devenir un gros problème. Nous sommes également frappés par le côté " grands-adolescents " des japonais. Le soir, après le bureau, les japonais vont souvent boire avec leurs collègues, on en croise ainsi qui titubent dans les rues sous les effets de l'alcool. Parfois, après une soirée bien arrosée et pour éviter les deux heures de trajets qui les séparent de leur domicile, certains restent dormir dans des hôtels.



Le Japon est un pays religieux et d'une culture profonde…

A Kyoto, notre surprise a été grande de découvrir un pays religieux, mais aussi une culture extrêmement riche, où chaque élément, construction ou acte a une signification. Cette concentration de monuments en fait la capitale culturelle du Japon. L'harmonie avec le milieu environnant est ici essentielle. En se promenant dans un temple, on découvre d'abord une certaine exaltation de la nature, avec des jardins étudiés, de nombreux plans d'eau. De même, les temples ne sont pas construits au hasard. La géomancie, art de placer harmonieusement une habitation dans la nature, a toujours été pratiquée (cela leur vient de Chine). Si les japonais sont les champions des transports en commun, c'est bien pour éviter toute pollution et respecter dame nature!



Premier soucis à Nagasaki, se loger

Notre fidèle tente, après une bonne nuit dans un jardin public au coeur de Nagasaki.
Nous quittons ensuite Kyoto pour nous rendre à Nagasaki. Arrivant dans la ville le soir, il nous faut immédiatement trouver un logement. Et de quoi nous nourrir !
Au Japon, le manque d'espace empêche les gens de stocker chez eux. On fait donc ses courses au jour le jour, dans des petites supérettes. Les supermarchés n'existent pas. Quand au logement, la vie au Japon est très chère et ayant beaucoup de mal à négocier en japonais, nous plantons tout naturellement notre tente dans un jardin public ! Vu le regard de certains japonais à notre réveil, peu de touristes avaient du tenter cette expérience. La veille, nous avions tout de même vu que nous dormions au pied d'un monument représentant 26 personnes : les premiers martyrs chrétiens du Japon, tués à la fin du 16ème siècle. Leur histoire constituera le fil directeur de notre visite, avec le musée de la bombe et l'histoire du Ghandi japonais : Takashi Nagaï ! ( à retrouver dans les articles ci-dessous). Nagasaki reste en tout cas comme l'un des moments forts de notre court passage au Japon !















Débarquement à Shanghaï

Shanghaï dans la "brume" : une forêt de buildings qui a poussé en quatre ans.
Nous arrivons en Chine par avion, et non à pied, comme Christian le souhaitait ardemment. Shanghaï est tout simplement abasourdissant. Nous traversons la ville dans un petit bus au milieu d'une forêt d'immeubles, cependant moins concentrés qu'à New-York. Les espaces entre ces tours de verres étant occupés par des petites bâtisses de briques rappelant un peu plus la Chine d'autrefois. Nous sommes invités au centre de l'ancienne concession française, considéré comme l'un des beaux quartiers de la capitale économique de la Chine. Quelques magnifiques maisons de l'époque des concessions sont encore visibles. Encore visibles, car en 4 ans la ville a vu pousser des tours de façon exponentielle. Pour ce faire, beaucoup de rues ont été rasées, sans états d'âmes. Mais cet engouement irraisonné des chinois, qui y voyaient de l'argent facile, se transforme en désastre économique puisque environ 70% de ces grandes tours sont vides ! Les rues grouillantes de monde, les crachats incessants et une circulation chaotique tranchent avec l'ordre japonais. Nous n'étions plus tellement habitués à tout ce bruit et à la pollution. Si Shanghaï bouge à une allure folle, la ville conserve quelques endroits plus discrets.



Shanghaï recèle quelques endroits mystérieux

Nous nous rendons ainsi dans le quartier des antiquaires, à la recherche d'objets d'art. Nous en profitons pour visiter une vieille demeure, qu'un riche commerçant avait construit pour ses concubines. On sent là aussi une profonde harmonie avec la nature. On passe de pavillons en pavillons, à travers des petits chemins où en enjambant des petites mares. On se trouve nez à nez avec des dizaines d'espèces de banzaïs. Sur les toits des petits pavillons, des dragons, des personnages excentriques. Inutile de vous dire que tout ceci a un sens pour les chinois. En revanche, avant de bien comprendre, il faut vraiment s'accrocher, car la culture chinoise est si riche, qu'on ne l'approche pas facilement. Il est cependant choquant de voir cet ensemble harmonieux au milieu de tous ces HLM des années 60 très mal entretenus. On voit là que le communisme et la révolution culturelle ont fait quelques ravages.



Que d'impressions sur la Chine

Notre première impression : ce pays rompt complètement avec le Japon sur certains aspects. Ici, la famille est reine et l'individu existe en dehors de la notion de groupe. Nous avons par exemple la chance d'assister à la fête de la lune. C'est le moment où les chinois se retrouvent en famille, puis sortent dans la rue pour faire la fête. En revanche, avec la politique de l'enfant unique, plus ou moins bien suivi selon les régions, la cellule familiale risque de traverser une sacrée crise. Obsédée par l'argent et très gâtée, cette nouvelle génération risque d'oublier certaines choses élémentaires. Mais ils s'adapteront ! Civilisation existante depuis plus de cinq mille ans, il est vrai que les Chinois ont toujours su s'adapter aux moindres situations. Et aujourd'hui encore, il faut venir en Chine pour comprendre que concilier communisme et une ouverture plus libérale de l'économie n'est pas pour eux un problème. De même, un chinois, monsieur Beda, nous fait remarquer que son pays s'est toujours très peu interrogé sur les thèmes de la politique, de la religion, du sens de la vie, etc , contrairement à l'Europe. C'est que les chinois, par essence, recherche d'abord ce qui est bon pour eux, ce qui leur permettra de survivre et pas la vérité. Ils prennent les choses comme elles viennent. D'où cet extraordinaire pragmatisme qui fait l'admiration de nombreux étrangers. Pour résumer, la Chine nous était complètement inconnue. Le plus inconnu de tous les pays traversés jusqu'à présent, mais loin d'être le moins passionnant.




Nagasaki


Après la bombe, " Hiroshima crie, Nagasaki prie "



Terre Chrétienne depuis des siècles

" Hiroshima crie, Nagasaki prie ", cette phrase populaire au Japon prends tout son sens dans l'histoire religieuse de cette ville. En 1549, Saint François Xavier débarque au Japon. Il y provoquera des conversions en masse, dont quelques seigneurs japonais. Cette religion remettant en cause des principes sacrés du shintoïsme dont le maître est l'empereur, les dirigeants y voient un mal venu de l'occident. Dés lors, la chasse au chrétien commence. En 1597, à Nagasaki, 26 martyrs vont être persécutés (23 hommes et 3 enfants). Ils durent traverser le pays en portant leur croix avant d'être crucifiés. Cet " exemple " ne fera cependant que raffermir la foi des autres chrétiens qui virent leurs martyrs chanter du haut de leur croix. Sous le règne de la dynastie des Togukawa (environ 1600-1850), le christianisme est totalement interdit ! Afin de ne pas se faire repérer, les chrétiens adoraient alors la statuette d'une femme bouddha portant un enfant dans ses bras. Pour eux, c'était la vierge Marie. Parfois même, ils gravaient une croix au dos de la divinité.
La religion a ainsi perduré pendant 250 ans, sans prêtre et dans la clandestinité... fait certainement unique dans l'histoire du christianisme. Au milieu du XIXème siècle, alors que l'ère Meiji redonnait sa place aux religions, le père Petitjean part pour évangéliser ce pays que tout le monde croyait déchristianisé. A Nagasaki, et à sa grande surprise, des femmes viennent le voir un jour pour lui demander : " représentez vous la religion des trois blancheurs ? L'aube du prêtre, la vierge immaculée et l'hostie ?". Il restait bel et bien des chrétiens sur l'île !



La bombe, " c'est la fin du monde… "

Nagasaki quelques jours après l'explosion de la bombe A : le désert nucléaire... (archives).
Nous visitons le musée de la bombe. Une horloge déformée pointe 11 heures 02. Ce 9 août 1945, dans une maison située à plus d'un kilomètre de l'épicentre, l'horloge a fondu et s'est arrêtée de battre. Un enfant de 9 ans témoignera : " Tout le monde hurlait, que s'est il passé criait ma mère en tenant son nouveau né dans les bras. C'est la fin du monde. Dans notre abris, nous sommes tombés à genoux et avons prié Dieu de tout notre coeur. Tout brûlait dehors, il n'y avait plus rien, tout était détruit. ". Cette visite nous bouleverse. Les photos des corps en cendres au milieu d'une terre dévastée, les témoignages... Remarquablement réalisé, ce musée fait prendre conscience de l'atrocité de cette journée, et nous marque profondément.



Au milieu du quartier Catholique

L'objectif premier n'était pas Nagasaki, mais un petit port, situé à quelques kilomètres. Or la météo et les nuages rendent impossible le largage de la bombe. Un problème technique de l'avion oblige alors le pilote à raccourcir son temps de vol et à se diriger vers l'objectif de remplacement : Nagasaki ! La bombe y est tombée par hasard au milieu de Urakami, le quartier catholique. Cet enchaînement de coïncidences, et la foi qui l'anime, conduira Takashi Nagaï (habitant d'Urakami) à transformer cette intolérable souffrance en espérance pour tous les habitants de sa ville.




Takashi Nagaï


Le "Gandhi" japonais



TaKashi Nagaï quelques semaines avant sa mort, entouré de ses deux enfants (archives).
Le Japon, pays où la défaite est très mal acceptée, a été d'autant plus meurtri devant les tragédies du 6 et du 9 août 1945. Tant par leur impuissance à répondre que par l'horreur causée. Pourquoi avons-nous choisi Nagasaki et non Hiroshima ? Parce que le père Jacques (voir journal précédent) nous l'a vivement conseillé et que la lecture d'un livre a achevé de nous convaincre : " Requiem pour Nagasaki ", de Paul Glynn. Il y est raconté l'histoire de Takashi Nagaï, homme au destin peu commun. Vivant à Nagasaki (la ville des premiers chrétiens japonais) il poursuit des études de médecine et devient l'un des précurseurs de la radiologie au Japon. Converti au christianisme, il part en Mandchourie et est remué par les horreurs de la guerre. Il se trouvait à Nagasaki le 9 août, avec sa femme et ses deux enfants. Le livre décrit avec une force prenante l'horreur de cette journée. On y entend une rescapé découvrant ce champs de ruines hurler : " C'est l'enfer, je suis en enfer ", on y voit des êtres humains gisant sur le sol, décapités, on parcours le récit du 9 août sous les cris de douleur provoqués par les brûlures de quelques autres survivants.



Et au milieu, l'espérance

De ces martyrs de cette terre brûlée, Takashi Nagaï tire une formidable leçon d'espérance, là où d'autres se retrouvent dans une impasse. Sa compassion est totale devant ce spectacle désolant et absurde, lui qui a perdu sa femme dans l'explosion. Il voit pourtant émaner de chaque survivant les sentiments les plus beaux, ce qu'il y a de plus grand et de plus noble dans l'homme. Par-dessus le fléau, tout humblement, il exhorte ses compatriotes à l'espérance, sacrifiant ses journées pour soigner les rescapés. Il sent le mal s'éloigner du coeur de chacun ! Comme si Nagasaki avait été un sacrifice de la part de tous ses habitants. Une phrase résume assez bien sa pensée, qui reste très difficile à suivre tant qu'on a pas lu le livre : " le sang des martyrs est la semence des chrétiens "Choquant ? Pourtant, des gens viennent le voir de tout le pays, l'empereur se déplace en personne et petit à petit, c'est tout le Japon qui en fait un héros. Il vivra encore huit ans après la bombe, mourant d'une leucémie qui le fait souffrir terriblement, mais tout son temps est consacré au témoignage, à l'écriture et aux innombrables visites qu'il reçoit. Ses livres, au nombre d'une dizaine, sont des best-sellers, et redonnent courage à un pays anéanti par l'horreur.

Makoto Nagaï, (le fils de Takashi) que nous avons eu la chance et l'honneur de rencontrer.
Nous avons eu la chance de rencontrer par hasard son fils, Makoto Nagaï, dont il parle longuement dans son livre. Un moment émouvant, d'autant plus qu'il nous a offert une photo de son père ! Si vous êtes en quête de lecture, nous vous recommandons vivement " Requiem pour Nagasaki ", biographie de Takashi Nagaï par Paul Glynn. Quand on commence ce livre, on n'en sort plus.








Les visites de la semaine


Comment fonctionne une Joint Venture à Shanghaï



Les rencontres s'enchaînent, et ne se ressemblent pas. Et à Shanghaï, nous avons été mis en contact avec deux hommes, chacun responsable d'une joint venture (JV) franco- chinoise. Une joint venture, c'est l'association de deux entreprises ayant pour objet la réalisation d'un projet commun. Jusqu'à maintenant, une entreprise étrangère qui voulait s'implanter en Chine, devait obligatoirement passer par ce type de structure : créer une société avec un partenaire chinois. La visite de ces deux usines nous a permis de comprendre un peu comment travaillent les chinois, et comment travailler avec eux. Car la Chine est un vaste marché, mais qu'il est dur de pénétrer, et de nombreux échecs sont là pour en témoigner.



Alcatel, une JV qui gagne

Mr Dussausse nous explique le gainage d'un cable coaxial pour télévision.
Durant une matinée complète, Jean-Paul Dussausse nous a fait visiter l'usine dont il est responsable, tout en nous expliquant les raisons de son succès. Car si à son arrivée en 1997, cette usine de câbles Alcatel était peu rentable, elle dégage désormais un important bénéfice.

Sa première attitude fut l'observation. Basique vous direz-vous, mais rarement mise en pratique, et nombre de JV se sont plantées car on avait chercher à plaquer un management et une organisation à l'européenne ou a l'américaine sans observer, et adapter. Seul français dans la JV, il s'aperçut rapidement que le personnel ne faisait pas confiance au patron venu de l'étranger. Mais un événement changea ce climat tendu.
Bien qu'équipés de machines françaises, il arrivait que celles-ci tombent en panne. Ne sachant pas les réparer, les chinois appelaient systématiquement la France pour se faire guider à distance, et passaient pour des guignols. Lors de l'une de ces pannes, Mr Dussausse fit un pari : " Non les gars, cette fois-ci on n'appelle pas la France. Vous allez encore passer pour des nuls, alors que vous pouvez y arriver tous seuls. Tant pis, l'usine ne tournera pas tant que vous n'aurez pas trouvé. " Pari risqué, car pendant 5 jours, toute l'usine fut arrêtée, les clients commençaient à grogner, et le personnel attendait. Enfin, le responsable de la maintenance arriva un jour en courant : " Ca y est Jean-Paul, on a réussi, c'est réparé (en chinois) ! ! " Depuis ce jour là, en voyant que leur patron avait pris le risque de leur faire confiance, qu'il les avait revalorisés vis à vis des français, une confiance sans failles s'est établie.
Après la confiance, indispensable, le deuxième point de changement fut l'organisation. Mr Dussausse débarqua au sein d'une organisation très hiérarchisée et cloisonnée. Après avoir longuement réfléchi à la manière d'organiser son affaire, il mit en place un nouveau système. Par une réorganisation de l'organigramme et des fonctions de l'entreprise, il est parvenu à donner plus de responsabilités à ses employés tout en les obligeant à travailler ensembles. Pour chaque étape de fabrication, des objectifs sont fixés et des primes accordées en fonction des résultats.
Enfin, nous dit-il, toute la difficulté est de parvenir à contrôler, à déléguer, et à communiquer sans leur faire perdre la face. Il faut donc savoir taper du poing sur la table, tout en prenant bien garde qu'ils ne soient pas perdants.



Les casseroles Sitram : " Si vous ne prenez pas une Sitram, vous risquez de prendre une gamelle " 

Mr Wlodarek devant un robot polisseur de casseroles.
L'après-midi de cette journée fut consacrée à la visite de l'usine Sitram, avec Dominique Wlodarek. Cette usine qui emploie 150 personnes fonctionne à merveille et le carnet de commande est plein jusqu'à la fin de l'année.
Mais Mr Wlodarek nous explique qu'il a certaines difficultés avec son partenaire chinois. Impliqué dans la JV à hauteur de 50%, le partenaire constitue un obstacle permanent aux objectifs et au fonctionnement de l'entreprise française. " Cette guerre des nerfs est usante ", nous dit-il, " et une des seules façons de l'éviter est d'être largement majoritaire : un minimum de 70% ". Certaines entreprises étrangères possèdent même 100% de leur JV, et relèguent leur partenaire chinois dans un rôle de figuration. Pas très intégratif tout ça, mais il faut parfois en arriver là face à la difficulté de travailler avec les chinois. Il semble en effet que les chinois raisonnent à court terme et qu'il est parfois très dur de s'accorder.
L'autre règle d'or, nous dit Mr Wlodarek, est de ne jamais aller au conflit avec son partenaire. Ne supportant pas de perdre la face, le chinois risque en effet de vous mener la vie dure. Mais si travailler avec un partenaire chinois n'est pas chose aisée, elle est néanmoins presque indispensable car tout en Chine fonctionne par relations. La Chine n'est pas un pays de lois, mais un pays où tout bouge grâce à ses relations. Donc autant s'allier avec un partenaire qui vous ouvrira les bonnes portes.




Les hôtels capsules




Loïc dans une des "chambres de l'hôtel", tente d'expliquer au propriétaire que Nicolas ne tiendra pas...
La tentation était trop forte, il fallait voir ! Au Japon, ne pas aller voir les hôtels capsules, c'est comme manquer la fontaine de Boue-sur-Glaise quand on est en France.
Préférant garder notre portefeuille bien au chaud, il était inconcevable de débourser un centime de trop. Il fallait donc monter un stratagème de sioux pour voir sans déboires. Pendant que Nico garde les bagages, Loïc et Christian montent leur petite combine. Ils cherchent à faire croire qu'ils sont intéressés (énorme ruse... ! ).Le Bon pour amadouer l'autochtone qui tient l'hôtel, le Truand pour jouer de sa perfidie. Tout d'abord, il faut bien leur faire comprendre que le prix est très élevé. Pour cela, il suffit de feindre une syncope : ça marche bien et ça fait rire les autochtones. Ensuite, fort de cet argument on dit : " Ah, mais faut voir..." car comme le dit si bien ce cher dicton : " Pas vu, pas prix ! " (mais au fait, c'est qui dicton?). Le tenancier fini par être convaincu par nos arguments et nous emmène voir ses cercueils lucratifs. Loïc rentre dedans pour vraiment voir comme c'est petit. Subtilement, Christian tente une première photo que le responsable couvre d'une main. Deuxième tentative, Loïc attire l'homme au fond de la cahute (en lui demandant sur quelle chaîne de télé on peut voir " Hélène et les garçons "). Une fois l'obstacle au fond du trou, le cliché est pris rien que pour vos yeux. Maintenant, il nous faut partir. L'argument est facile : " on a un copain qui s'appelle Brutus, qui mesure 2mètres 30 et je crois pas qu'il rentrera complètement. " Notre ami qui a bien compris notre stratagème, nous laisse partir avec un grand sourire, en bon japonais...




La photo de la semaine






Le bassin pour se purifier les mains avant de pénétrer dans un temple boudhiste de Kyoto.





N'oubliez pas l'album photo...

Coordonnées des personnes rencontrées



Liste