Journal du 20 décembre


Inde



Sommaire

    Le contexte     Le journal de route     Sisters of Charity

    Future hope     Bénarès, ville sainte     La photo de la semaine




Cartes

                          Inde              Inde du Nord-Est




Le contexte indien

Depuis 2500 av. J.-C., l'Inde a maintenu la même civilisation, en dépit de périodes d'invasion et d'assimilation répétées de la part des pays proches (Asie centrale) ou lointains (Angleterre). En 1947, après 90 ans de domination anglaise, l'Inde accède à l'indépendance, et le Pakistan et le futur Bangladesh se séparent de l'empire. Aujourd'hui, le système de caste continue de dominer la société et la vie politique indienne, bien que les indiens soient nombreux à remettre en cause la rigidité de son ordre social.
Géographie :
L'Inde est un lieu de diversité, des chaînes himalayennes au nord jusqu'à des plages bordées de palmiers au sud. Les villes de Bombay et Calcutta, les deux premières du pays, sont remplies d'une population vivant dans une anarchie industrielle, tandis que Bangalore est en train de devenir la Silicon Valley indienne.

Economie :
Après 50 ans d'indépendance, l'Inde a presque atteint l'autosuffisance industrielle. Cependant, elle continue à dépendre considérablement des importations de pétrole. La classe moyenne du pays est en pleine expansion, même si une grande partie de la main-d'œuvre nationale continue à vivre dans la pauvreté. 70 % des indiens environ vivent encore de l'agriculture, et 55 % du sol indien est cultivable.
Population :
940 millions, deuxième densité au monde. 80 % de la population vit dans des zones rurales.
Langues :
Hindi, Anglais. 75 langues parlées et 16 officielles.
Religion :
Hindouisme, Islam, Christianisme, Bouddhisme, Jaïnisme, Judaïsme, Sikhisme.
Anecdote :
L'industrie cinématographique indienne, Bollywood ( Bombay + Hollywood), produit plus de films en un mois que n'en produit l'industrie américaine en une année.








Journal de route


L'Inde est un des pays les plus fascinants traversés depuis le début de ce tour…



L'Inde est un pays fascinant. Dès le passage de la frontière, nous ne résistons pas à la magie du pays. Lors de notre premier kilomètre en terre indienne, de notre rickshaw (transport typiquement indien), nous apercevons un charmeur de serpent, des vaches sacrées en travers des routes et des voies de chemin de fer, des marchés étalés en pleine rue, des tailleurs œuvrant à l'aide de vieilles machines à coudre, des petits artisans et beaucoup de gens vivant dans la rue. Nous ne savons plus où donner de la tête. Pour se rendre à Calcutta, notre première étape, nous utilisons le train. En Inde, c'est le moyen de transport par excellence. Et croyez nous, cela vaut le déplacement ! Entre les vendeurs ambulants, les odeurs émanant des vieux wagons, la densité de voyageurs et les arrêts incessants, le dépaysement est total. Les gares sont également des lieux spéciaux. A Calcutta, ce n'est pas un lieu de passage, mais une place vivante. La vie s'y déroule comme dans le reste de la ville. Il y a là des marchants de toutes sortes, des tailleurs, des coiffeurs armés d'une simple paire de ciseaux, des dortoirs entiers organisés sur les quais et dans le hall. Beaucoup de mendiants et d'enfants des rues se retrouvent également ici pour organiser leur survie. Devant le hall, des minuscules boutiques (1 à 2 mètres cubes) proposent des objets aussi étranges qu'inutiles, pourtant les propriétaires arrivent à en vivre. Allez comprendre…



Calcutta, ville inclassable…

Calcutta, 13 millions d'habitants, est la deuxième ville d'Inde, et la circulation est un enfer.
Calcutta est une ville étrange et assez enivrante. Quelques larges avenues sont bordées de bâtiments coloniaux dans le centre ville, comme l'Indian muséum, le Victoria memorial, drapé de marbre blanc, ou d'autres bâtiments administratifs. Certaines rues découvrent de vastes demeures coloniales aux couleurs pastels. Calcutta, anciennement capitale de l'empire des Indes, en est encore l'une des grandes places commerciales et possède donc un quartier d'affaires important. Pourtant, que nous soyons au pied des buildings ou des demeures coloniales, toutes les castes et les cultures se côtoient et se mélangent anarchiquement. Dans le quartier commerçant, à 7 ou 8 heures du matin, nous croisons sur les trottoirs des indiens enduits de savons en train de prendre leur douche autour des bouches d'égout (il y en a tous les 50 mètres). D'autres préparent des galettes servant de petit-déjeuner, se réchauffant auprès d'un petit feu improvisé. Les draps faisant office de tente sont rangés et les couvertures pliées…Dans le centre ville, au pied de l'Indian muséum, des familles entières ont élu domicile sur le trottoir, au bord des avenues embouteillées et polluées. Dans des rues adjacentes, nous tombons nez à nez avec un berger guidant son troupeau de chèvres. On se demande parfois si nous ne sommes pas tombés sur la tête. Les " hommes-cheval ", ceux-là qui tirent encore des rickshaw à la seule force de leur main (les autres sont attelés à des bicyclettes), attendent impatiemment un client pour gagner leur repas quotidien. Un indien nous confie que pour certains, leur rickshaw est aussi leur maison ! Parfois, on se demande ce qui fait tenir ce pays, si ce n'est un miracle. Voilà peut-être ce qui fascine tant ici.



Calcutta est en somme une bonne introduction à l'Inde d'aujourd'hui…

Voilà ce qui est surprenant à Calcutta : voir ces mélanges, ces contrastes, inimaginables dans beaucoup de pays, mais ici bien réels. On ne retrouve rien de commun ou de ce qui nous est familier. Tout à une saveur indienne, comme si ce pays absorbait tout ce qu'il importe de gré ou de force. Même les touristes s'habillent à la manière indienne pendant leur séjour tandis que beaucoup cherchent à vivre à l'heure indienne. Aucun des pays traversés jusque là n'offraient à ceux qui y venaient une telle fascination. Nous en apprenons beaucoup sur les castes, ce système rigide et ancestral qui régie la vie sociale en Inde. Aujourd'hui, les intouchables (les parias, les impurs) existent toujours, tandis que d'autres castes gardent jalousement leur tradition, comme celle qui consiste à se faire dévorer par les vautours après leur mort ! Bénarès, la ville sainte, ne fait que confirmer nos impressions sur l'Inde. Plus encore, elle nous ouvre sur le côté sacral de l'Inde. Elle dévoile l'influence que peut avoir la religion sur ce peuple et toutes les autres traditions qui régissent la vie quotidienne. Il faudrait une vie pour en faire le tour et les comprendre…



Bénarès, ville des vaches sacrées, des singes, etc…

A Varanasi, un joueur de flutte sur les bord du Gange.
A Bénarès, la ville sainte, nous rencontrons l'essence de l'Inde et un monde à part (voir article ci-dessous). Cette ville nous enivre et nous fascine…si seulement nous pouvions y rester plus longtemps ! Nous faisons là-bas la connaissance de nombreuses vaches et autres animaux, notamment les singes. Un sujet d'étude pour Christian, notre professeur " nature ", qui s'émerveille autant devant un couple de singes ou des poissons du Gange que devant un joli tableau!  Les vaches de Bénarès sont sacrées, c'est-à-dire que lorsque vous vous trouvez dans une ruelle étroite et qu'elles bloquent le passage, vous les contemplez en attendant qu'elles daignent se pousser (sans vous énerver). En théorie, car les indiens, s'ils ont un grand respect pour les animaux, oublient un peu la sacralisation de ces jolis animaux. Beaucoup envierait tout de même la vie d'une vache à Bénarès, puisqu'il existe même une magnifique maison de retraite où elles pourront finir leurs vieux jours…Dans notre guest house, nous sympathisons avec le tenancier, Manuj. Il nous invite sur le toit de sa maison d'où la vue sur le Gange est des plus remarquables. Nous apercevons sur l'autre rive un mariage, célébré là-bas pour ne pas avoir à côtoyer les morts et les impurs. Le sourire malicieux, il nous montre un petit piège de sa fabrication destiné à emprisonner les " singes-voleurs ", avant de les relâcher. Car Manuj, comme tout indien, n'oserait jamais tuer un animal, ne serait ce qu'une mouche. Toute vie est sacrée pour un indien ! Les singes qui profitent d'un moment d'inattention pour voler votre repas ou casser votre intérieur sont la hantise des indiens. Manuj nous annonce avec humour, " celui-là, il aura 3 jours de punition, comme ça, il dira à ses copains qu'il faut pas aller embêter Manuj ".



Et de l'arnaque…

Bénarès, par d'autres côtés, c'est aussi la capitale indienne de la soie. Dans une boutique, nous faisons la connaissance de Raju, un " gentil " (comprenez voleur) vendeur de soie. Raju est de ceux pour qui l'argent ne signifie rien. Il affirme à qui veut bien l'entendre, " qu'il veut rester en bon terme avec les clients, et que seul le bonheur de ce dernier l'intéresse ". En somme, Raju nous confie : " ce qui compte pour moi, c'est d'avoir un cœur pur… ". Raju est vraiment un personnage formidable et devant ce beau discours, nous ne résistons pas à l'envie de lui acheter une ou deux étoffes. D'âpres négociations s'engagent. Petit à petit, un sourire carnassier vient fendre un visage de requin et remplace la face angélique de celui qui nous invita si gratuitement à partager une tasse de thé. 4 heures plus tard, après avoir baissés les prix au point de se faire traiter " d'horribles touristes avides d'argent, d'impurs ", étant accusé de le faire vendre à perte, nous repartons chargés de quelques foulards. Nous apprendrons deux jours plus tard qu'il ne s'agit pas de soie. L'Inde a parfois des accents amères, alors si vous allez à Bénarès, n'oubliez pas, si vous acheter chez Raju, pas de sentiments !




Soeurs de la charité


L'hôpital et le mouroir des Sœurs de la Charité



Comment ne pas se rendre chez les sœurs de mère Thérésa à Calcutta, la capitale de la charité ! Nous sommes si proche de celle qui a touché les pauvres et le monde, que Christian ne peut s'empêcher de passer quelques jours dans un dispensaire et au mouroir.



Il y a toujours quelque chose à faire…

Sept heures trente, devant la maison mère, j'hésite à pousser la porte… Que vais-je bien pouvoir faire à part traîner dans les pattes de ces sœurs dévouées aux pauvres… A huit heures, me voilà à l'hôpital Brem Dan, vêtu d'un tablier, une batte à la main en train de laver le linge des patients. A côté, le linge bout dans une marmite, un vieil indien entretien le feu de bois. La salle des hommes accueille 200 malades couchés dans des lits métalliques. Chacun s'affaire, sœurs ou volontaires, tout le monde participe. Un groupe de japonais rince le linge avec une énergie et une ténacité qui m'impressionne. Les patients attendent sous le préau, le temps d'un grand nettoyage du matin. L'odeur est âcre, mais disparaîtra vite après les seaux et l'énergie des volontaires. Les lits sont changés, puis tout ces hommes, vieillards et jeunes garçons, peuvent gagner leur coin propre et calme. Derrière un paravent, Felippe, panse les escarres et les plaies. Quelques cris de douleur, puis les patients semblent soulagés.



Aider les pauvres dans la pauvreté…

A la lingerie, le travail est épuisant et l'eau de rinçage reste sale. " On fait le maximum " me dit la sœur, c'est toujours mieux que rien. Il pourrait y avoir une machine ou plus de lessive ? Non, la seule richesse de cet hôpital, c'est le travail et la participation de chacun. Ici, on prie avec les mains. Les patients de l'hôpital sont les plus pauvres. Certains volontaires se révoltent car les sœurs ne cherchent pas à tout prix à guérir les malades. Ce n'est pas leur vocation. Elles tentent seulement de donner un abris et des soins de première nécessité à des malades qui seraient autrement dans la rue, sans personne pour les regarder.



Un contact simple mais…

Christophe, un canadien volontaire depuis 1 mois m'encourage à changer d'activité. " Va voir les patients, ils adorent qu'on les masse ". Jamal est allongé par terre, il est tétraplégique. Son ami, en meilleure forme, lui prête ses genoux comme oreiller. Il s'occupe de lui et l'accompagne. " Fais lui un massage s'il te plaît ? " me fait-il comprendre avec ses mains. Les mains, les pieds, les épaules, crispé, il se détend et sourit. Il faut dire que ces deux là ne manquent pas de simplicité et de gaieté.
" Pani, Pani ", Georges apporte un verre d'eau avec un sourire simple et généreux. Le vieil homme lui dit merci de ses grands yeux brillants. Georges lui tient la main, lui parle, se rend présent… Deux heures plus tard le vieil homme mourra en ayant été regardé comme un homme, ailleurs que sur le trottoir d'une rue de Calcutta.



Les volontaires…

Dans les centres de mère Thérésa (il y en a 50 en Inde), on peut venir aider 1 jour, 1 semaine, 1 an. Indiens, japonais, italiens, chiliens, français, américains, toutes les nationalités et toutes les religions se rassemblent. Chacun est utile et peut se joindre aux dizaines de volontaires qui dans chaque centre font la lessive, la vaisselle, donnent à manger ou pansent. Chacun peut parler ou se tenir tout simplement au chevet d'un malade, chacun selon ses dons, sa sensibilité. Par contre, on ne chaume pas. Ju-dee est coréenne, elle a lu le livre d'un volontaire qui a passé un an à Calcutta. Touchée, elle prend 5 mois de ses vacances pour aider elle aussi et ne regrette pas.
A 13 heures, une sœur me demande de partir avec les autres volontaires. C'est la fin de notre journée. Elles ne veulent pas nous tuer au travail. Elle ne veulent pas non plus que l'on se culpabilise en se rendant responsables des malades. Sagesse des sœurs.
Le soir, ceux qui le désirent se retrouvent devant le saint sacrement. Remettre le mystère de cette souffrance, parfois sa révolte…



Une goutte d'eau dans un océan ? Une goutte d'eau qui redonne courage…

Je garde une image, un jeune homme à genoux, penché sur le lit d'un malade. La peur, l'angoisse se lit dans ses yeux fiévreux. Ce regard est son seul soutien, l'homme ne le quitte pas des yeux. Sa présence l'apaise. Il lui donne à boire. Juste au dessus, une statue de la Vierge Marie les contemple… Elle sourit




Future Hope School




Près du centre-ville de Calcutta, dans un immeuble anodin, nous avons rendez-vous avec Hetteke Versteeg (c'est fou non !). Cette jeune hollandaise, douce et élancée, dirige une école accueillant les enfants des rues pour le compte de l'association " Future hope ". Un nom qui ne nous laisse pas indifférent…Nous voulons en savoir plus !



Les enfants des rues…

Ils sont près d'un million à Calcutta (sur 13 millions d'habitants) ! Un chiffre qui se passe de commentaires. En revanche, nous sommes surpris d'entendre dire que ces enfants apprécient la liberté de la rue, et que leurs besoins ne sont pas d'ordre matériel. Car à les voir sur les quais des gares, on ne s'en doute pas vraiment. En revanche, ils manquent cruellement d'affection, d'amour, de repères et de stabilité. Beaucoup d'entre eux ont quitté leur famille suite à des drames (enfants battus, abusés…). Future hope suit aujourd'hui 145 enfants, ce qui leur permet de ne pas être " une usine à charité " et de les guider sérieusement.



Nous visitons une école de Future hope…

Hetteke nous présente la " future hope school ". Elle est venue ici en Octobre 1997 dans le but de lui donner des fondations solides. Dans sa propre classe, des enfants de 4 à 10 ans s'initient à la peinture, aux puzzles et au dessin. Dans la classe n°3, les élèves nous posent beaucoup de questions sur la France. Les plus âgés (cela va jusqu'à 18 ans) sont émerveillés par Internet et ses possibilités, mais aussi par les explications limpides de Christian. L'enseignement est dispensé par des professeurs indiens, selon la méthode indienne. Un point sur lequel Future hope insiste moultement. En discutant avec les professeurs, nous sommes surpris de constater leur bon niveau. Cela contribue certainement à la réussite des élèves, dont les plus brillants rejoignent les upper school. Aujourd'hui, 32 enfants trouvent dans cet établissement ce qui leur manquait : un enseignement adapté à leur niveau, et un peu de chaleur humaine. La plupart étant sans foyers, ils logent dans l'un des trois établissements de l'association.



Un esprit remarquable…

Soucieux de leur équilibre, Future hope leur fait faire beaucoup de sports. Que ce soit du cricket, du football ou du rugby (ils ont gagné le championnat des écoles de Calcutta). Ces sports d'équipe forgent entre eux une véritable solidarité, qui se ressent lorsqu'on entre dans les locaux…Bravo ! Hetteke nous avoue même que les plus âgés lui ont un jour demandé : " Nous, on a de la chance, qu'est-ce qu'on peut faire pour aider les pauvres ? ". Chaque Dimanche, dans ce but, certains d'entre eux donnent des cours à d'autres enfants plus démunis…



Et Hetteke… ?

De formation, elle est maîtresse d'école. Elle voulait intégrer dans son cursus une expérience à l'étranger, dans le domaine éducatif, avec des responsabilités. Elle connaissait Future hope et a décidé de se lancer dans l'aventure. Depuis son arrivée, elle nous avoue être touchée par ces enfants qui ont subi beaucoup de sévices et qui malgré tout affichent un large sourire. Les chemins étant aussi semés de difficultés (surtout en Inde), elle avoue humblement avoir appris ce que signifiait le mot " persévérance ".



Et les enfants… ?

Nicolas s'est improvisé professeur pour les enfants de Future Hope
A l'inter-cour, Hetteke nous confie à deux élèves chargés de nous promener dans l'école. Appudas, 11 ans, et Mohammud, 17 ans, ravis de leur tâche, répondent volontiers à nos questions dans un anglais impeccable. Nous apprenons ainsi qu'Appudas est là depuis 3 ans et qu'il suit des cours de maths, d'anglais, de Bengali…Nous prenant par la main, il part nous montrer la coupe de rugby que l'école affiche fièrement (et elle le peut). Nous sentons un garçon équilibré, joyeux de vivre et qui parle de son avenir, signe d'espérance : " je suis pour le moment très content d'être ici, nous avons vraiment tout, mais plus tard, je veux être militaire ". Dans une classe, un de ses camarades, à qui il manque plusieurs doigts, est un virtuose en musique, un autre se spécialise dans la cuisine. Bref, Future hope school n'oublie pas que ces enfants ont tous reçus des talents et qu'il serait dommage de ne pas les faire fructifier ! Mohammud, quant à lui, veut être joueur de football, rêvant de suivre les traces de Ronaldo. Mais son plus beau souvenir reste le trekking qu'il a pu faire au Népal grâce à l'association.



Notre coup de cœur…

Voilà une initiative à échelle humaine, remarquable dans tous ses aspects, assurant à chacun de ses enfants une enfance heureuse et équilibrée, entre l'enseignement dispensé, le sport et les activités culturelles !




Benares, ville sainte


Varanasi



Bienvenue dans la plus grande salle de bains du monde !

A Varanasi, bains dans le Gange, le fleuve sacré.
Varanasi, " la ville éternelle ", est l'un des lieux de pèlerinage les plus importants de l'Inde. Implantée sur les rives du Gange sacré, c'est un centre culturel depuis plus de 2000 ans. Pour les hindous, elle a toujours occupé une place à part. Grand lieu de pèlerinage, c'est aussi un lieu propice pour mourir qui garantit aux fidèles une accession directe au paradis.

Bénarès est une ville qui nous a émus. Nous y avons rencontré un monde à part, l'essence de l'Inde. Ici, le vent de la vie, de la mort, le souffle de la spiritualité s'engouffrent dans les ruelles, nous collent à la peau, s'insinuent dans nos vêtements, s'immiscent dans notre esprit. On ne peut échapper à cette force, à ce pouvoir d'attraction.



La vieille ville

La vieille ville de Varanasi, est située sur la rive occidentale du Gange et s'étend, à partir des ghats (marches ou paliers au bord d'une rivière) de la berge, le long de ruelles étroites et tortueuses. Elles sont trop étroites pour être parcourues autrement qu'à pied et les maisons élevées font saillie au-dessus des allées pittoresques mais peu entretenus. C'est un endroit fascinant. Quel bonheur de se perdre dans cet enchevêtrements de passages, de cours, d'impasses, de sombres venelles ou de portes dérobées, pour finalement se retrouver invariablement sur les bords du Gange. A chaque pas ou presque, il faut se blottir dans une anfractuosité pour laisser le passage aux vaches sacrées, quand elle ne déboulent pas brusquement au détour d'une ruelle, manquant de vous réduire en pâté.

Sur les bords du fleuve sacré règne une vie grouillante, une multitude d'indiens s'activent, pratiquant une variété inouïe de petits métiers à l'objet parfois obscur. Chaque matin, de nombreux indiens viennent faire leurs ablutions rituelles, au milieu des vendeurs de souvenirs ou des propriétaires de barques qui cherchent à attirer le touriste par tous les moyens. On y croise des gourous, des sadhus (hommes engagés dans la quête spirituelle) parcourant les berges, dénudés, maculés d'une poussière blanche, cheveux et barbe emmêlés ; des masseurs (malheureusement pas de masseuses) en pagaille vous proposent leurs services, et pour y avoir goutté, nous pouvons vous dire que ça vaut vraiment le coup.



Bénarès, ville de mort?

Mais Bénarès est aussi la ville de la mort. Le vœu le plus cher de chaque hindou est que son âme monte au ciel lors de ses funérailles par la grâce du feu. Et Bénarès est un lieu particulièrement propice pour échapper grâce à Civa au cercle sans fin des renaissances et accéder directement au stade suprême, le nirvanâ. Voilà pourquoi il n'est pas rare de rencontrer des vieillards, assis sur le bord du Gange et attendant leur mort prochaine. Il y a aussi de grands funérariums (feux de camp), où les familles pauvres peuvent venir brûler leurs défunts, et le veiller durant une semaine avant d'abandonner ses restes au fil du Gange.

A la tombée de la nuit, nous avons la chance d'assister à une cérémonie sacrée en l'honneur du Gange. Sur les marches d'un ghat, un prêtre hindou tourné vers le fleuve procède à toutes sorte d'incantations. Maniant des torches enflammées, des vases d'eau sacrée ou des fleurs, il est accompagné par les tambours et les rythmes scandés par la foule. Pour chaque fidèle c'est l'occasion de confier au Gange une petite bougie flottante en mémoire d'un proche.




La photo de la semaine






Coucher de soleil sur le Gange.





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Coordonnées des personnes rencontrées



Liste