Journal du 30 avril
Niger



Sommaire

    Journal de route     La rencontre de la semaine     La visite de la semaine     Atlik

    Mieux vivre avec le sida     La photo de la semaine     Le coup de coeur de la semaine




Dans l'ordre, voici les légendes de nos photos :

1/ Le gros pachyderme a besoin de beaucoup d'eau...
2/ Une sympathique petite famille.
3/ Vous distinguerez peut-être quelques gazelles.
4/ Enfants Touaregs.
5/ Des dimensions imposantes.

Nous vous prions de nous excuser pour la qualité médiocre et le faible nombre des photos, mais notre appareil a souffert de la poussière, et il faudra quelques temps avant de pouvoir y remédier.




Journal de route


Le Niger dans sa diversité



La misère et la pauvreté, universelles, uniformisent ces pays...

Trois pays d'Afrique noire traversés et l'impression d'en avoir fait qu'un seul. On passe d'une frontière à l'autre sans s'en rendre compte, à l'opposé de certains pays européens. Mais dés les premières rencontres, dés que l'on découvre le pays plus en profondeur, on note la richesse et les différences de chaque peuple.
Cependant, la misère et la précarité, universelles, uniformisent à nos yeux toutes ces nations. Telle est notre première impression en arrivant à Niamey, ultime étape de notre périple Africain. Là aussi, la ville est l'arbre qui cache la forêt. Cette capitale concentre de très riches commerçants. On y trouve l'eau courante, l'électricité, des rues goudronnées... Restez-y et vous garderez une image certes d'injustice et d'inégalité, mais aussi d'une misère moins accentuée que votre imagination ne le laissait entrevoir. Il faut se rendre dans les campagnes pour comprendre la réelle détresse de ces peuples. Expérience indispensable, d'autant plus que nous sommes accueillis gratuitement (merci Sofitel!) dans le grand hôtel de Niamey! Ceci fait le bonheur de Nico, qui connaissait déjà personnellement tous les cuisiniers dés les premiers jours. D'où quelques excursions vers ses nouveaux amis pour grappiller une tarte par ci, un sandwich par là... On ne se refait pas!

Cette terrible réalité nous apparaît comme le signe éminent de leur détresse...

Toujours sous une canicule suffocante, nous nous éloignons de Niamey. Les villages traversés sont pour la plupart isolés du monde (Seule une piste à proximité leur permet d'attendre un véhicule pour se rendre en ville). L'héroïque Cindy subit une fois de plus l'enfer des pistes, sans broncher. Et dire qu'il va falloir s'en séparer! Un village se résume à quelques cases et des greniers pour entreposer les récoltes. Pour ces hommes, le temps n'existe pas. Chaque jour est consacré à la recherche d'eau et de nourriture! Aucun autre horizon. Un Nigérien nous explique même qu'ils ne connaissent pas l'existence de leur pays. Le monde, pour eux, s'arrête à quelques kilomètres de leur habitation. Ils sont canalisés par les réflexes de base, bien loin pour nous : se nourrir! Cette terrible réalité nous apparaît comme le signe éminent de leur détresse, même s'ils n'en ont pas conscience.

Au Nord du pays, vers le désert du Ténéré, vivent les Touaregs...

De retour à Niamey, nous voyons les choses un peu différemment. La ville concentre une autre forme de misère. La même que le monde occidental, à une autre échelle bien sûr. On vient y chercher du travail, espérant qu'elle nous ouvrira d'autres horizons et on finit par mendier, se prostituer. La désillusion est souvent le premier résultat de l'exode! Quelle espérance pour ces gens là? Nos rencontres nous mènerons sur les traces de signes.
Au Nord du pays, vers le désert du Ténéré, vivent les Touaregs. Cette ethnie a beaucoup fait parler d'elle en se révoltant et en combattant l'armée Nigérienne. Depuis la paix a été signée, mais il ne s'agit que d'une signature... Notre premier contact avec ces hommes s'est d'ailleurs opéré le jour même de notre arrivée. Quelle surprise de croiser au coeur de Niamey, sur les grands boulevards, des Touaregs sur leurs chameaux, enroulés de leurs turbans! Nous étions habitués aux bétails broutant sur les rond-points, les chèvres circulant librement, mais là... Nous partons les jours suivant rencontrer ces mêmes Touaregs, mais aussi d'autres personnes, pour tenter d'enrichir notre perception des choses. Nous sommes tout d'abord surpris par le nombre d'associations leur venant en aide, alors qu'il existe bien d'autres ethnies dans ce vaste pays qui mériteraient pareille attention!




La rencontre de la semaine


Stapi, le roi des ondes nigeriennes



En flânant au bord de la piscine (he oui!), Nico repère le petit bar de l'hôtel. Il s'approche et tente d'amadouer le barman pour se voir offrir une petite boisson (non alcoolisée bien sûr). La conversation s'engage. Il s'avère que cet homme, Stapi, est l'un des animateurs de radio les plus connus de Niamey. Et il travaille comme bénévole. Ayant voyagé, suivi des études classiques, et aimant son pays, il captive notre attention. Nous partons le soir même découvrir la radio privée (le mot libre n'étant pas permis pour désigner une radio...) qu'il a fondé et présenter en direct notre projet aux auditeurs. Stapi est passionné de musique et surtout de Reggae. Sa radio fonctionne sur trois principes : informer, éduquer et distraire. Il sait, à travers ses émissions, soulever les jeunes. Grâce à sa popularité, il est suivit. Il dénonce sans compromis les disfonctionnements et les scandales de son pays, et appelle les jeunes à se responsabiliser, à ne pas négliger la chance d'étudier, les informe sur le sida...




La visite de la semaine


Le parc W, paradis de l'éléphant



Impossible de fouler le sol Africain sans visiter une réserve naturelle. Nous nous rendons dans cet objectif au parc W, situé à cheval entre le Bénin, le Burkina-Faso et le Niger. Nous arrivons vers 5 heures du matin dans l'espoir de voir les lions boire. Il s'agit de se placer dés l'aube près des mares, car ensuite la chaleur pousse ces sympathiques félins à dormir toute la journée (aucun parallèle à faire...). Cindy passe dans des endroits réservés aux tout-terrains et provoque l'admiration du guide. Vers 11 heures nous apercevons enfin nos premiers animaux, les lions n'étant pas venus au rendez-vous. Des éléphants, des gazelles, des phacochères viennent s'hydrater. Joli spectacle, mais mieux vaut ne pas approcher ces pachydermes de trop près. Sauf si l'on crève une roue à 20 mètres d'eux et qu'il faut la changer comme nous avons eu la bonne idée de le faire!

Nous apercevons par la suite des singes de différentes espèces, des oiseaux aux couleurs extraordinaires (du jaune au bleu ciel), des buffles. Nous nous égarons également jusqu'au bord du fleuve Niger pour y voir des paysages de cinéma. Mais hors de question de rester toute la journée dans la voiture. Nico trouve alors le moyen de s'ensabler, peut-être par nostalgie du désert? Quelle joie de faire un peu d'exercice physique par 50°, sur du sable brûlant! Toujours est-il qu'à la fin de la journée, le guide remercie le ciel d'être revenu à bon port, en se demandant ce qui l'avait pris de monter dans cette voiture encore jamais vue ici.




Atlik


Au service des Touaregs



Nous partons dans les fins fonds de Niamey rencontrer Ama Mouhamed, le correspondant local de l' association Atlik, du nom d'un puit au nord du Mali. Ce directeur d'école, d'origine Touareg, va nous présenter Atlik, fondée par une française pour venir en aide aux Touaregs. Les objectifs d'Atlik sont de lutter contre l'analphabétisation et la délinquance des jeunes par la scolarisation. Dans un deuxième temps de créer des centres d'apprentissage des métiers comme la couture, la menuiserie, la peinture, l'artisanat et le commerce. Dans les écoles, les enfants ont également le droit à un repas par jour et sont suivis sanitairement. Nous avons apprécié le fait que cette association ne se limite pas aux Touaregs. Elle accueille les plus défavorisés, sans distinctions ethniques. Enfin elle ne se contente pas d'instruire intellectuellement les enfants, elle leurs apprend un métier, un savoir-faire. Elle cherche à inculquer une éducation complète pour armer le mieux possible ces enfants. Nous avons assisté aux classes et vraiment ces jeunes ne demandent qu'à apprendre! Pourvu qu'on leur en donne les moyens.




Mieux vivre avec le sida




Le sida est un fléau et l'Afrique s'en trouve décimée. Les moyens pour lutter ne sont évidemment pas les mêmes qu'en Europe et aux Etats-Unis. Les habitants sont peu informés sur la maladie et le dépistage est difficile, toujours par manque. Dans ce contexte, la plupart des contaminés ne savent pas qu'ils le sont et continuent à "agir" comme s'ils n'avaient rien. "Mieux vivre avec le sida" est une association qui propose une nouvelle manière d'aborder la maladie et d'en limiter les dégâts. Premièrement en informant, éduquant, sensibilisant les individus. Deuxièmement en facilitant les dépistages par une meilleure coordination avec les centres hospitaliers. Et enfin en prenant en charge les malades, en les accompagnant, eux et leur famille.

Les débuts ont été difficile dans un pays où l'Islam régit la vie de chaque individu. Promouvoir l'usage du préservatif était perçu comme c'est le cas en occident. Comme une promotion de la contraception qui va à l'encontre du développement de la famille selon les règles naturelles et la volonté de Dieu. Comme une incitation au libertinage sexuel, et la porte ouverte aux pratiques homosexuelles. Mais le message de MVS est bien différent : abstinence, fidélité, et le préservatif comme dernier recours! Un message qui trouve désormais un écho chez les musulmans. Mais surtout un message clair, uniquement tourné contre le sida, un message plus responsable que celui qu'on entend partout en Europe et qui ne s'accompagne pas des habituels discours parasites!




La photo de la semaine



Nous vous faisons découvrir cette semaine une partie de l'anatomie de l'éléphant, particulièrement impressionnante...






Le coup de coeur de la semaine



Notre coup de coeur va incontestablement à la magnifique messe de Pâques que nous avons vécu à Niamey. La cathédrale était pleine à craquer, et des écrans diffusaient la cérémonie aux milliers de personnes restée à l'extérieur. Une messe de 2h30, où les chants et la joie avaient une place extraordinaire, à l'image de l'Afrique. L'alternance des chants en français et en haoussa, des dances, des applaudissements pour les catéchumènes et d'une joie rayonnante, auront contribué à faire monter la prière de cette assemblée vivante. Un symbole de la foi vivace et en plein essor des églises d'afrique.




N'oubliez pas l' album photo...




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