Dans l'ordre, voici les légendes de nos photos :
1/ La plage de Copacabana.
2/ Sao Paulo, la ville champignon.
3/ Le jardin botanique.
4/ Les chutes d'Iguaçu vu d'en haut...
5/ et, vu de face.
6/ Eglise de Paraty.
Si tu vas à Rio... Après l'Afrique Sahélienne, quoi de mieux que de se laisser guider par ce doux refrain? Vos deux aventuriers préférés ne se font pas prier et l'arrivée par avion nous donne un premier aperçu de ce site magique. Imaginez ensuite notre joie quand nous découvrons que notre logement, gentiment prété, fait face à la mythique plage de Copacabana. Et quelle vue du 12ème étage! Un poste d'observation stratégique, selon Loïc, pour guetter les douces Brésiliennes se dorer sur la plage, dans un pays où le culte du corps est légendaire. Entre nous, Nico se révèle vite être une excellente sentinelle. Un temps exceptionnel nous permet de s'adonner aux joies des sports nautiques et de découvrir la ville des grands jours. La vue du "Corcovado" nous plonge mieux dans le mystère de cette immense baie. Rio est en réalité divisé en plusieurs petites villes par des obstacles naturels, comme les nombreux rochers et une nature luxuriante. Coincés entre la mer et des montagnes à pic, d'immenses buildings côtoient des maisons délabrées. Les favellas, plus en retrait, nous rapellent une fois de plus l'atrait que peut exercer la ville et la désillusion qui s'en suit. Car Rio, c'est aussi cela. Il n'y a pas que ces grandes plages, une nature exceptionnelle et des centres d'affaires. Les bidonvilles s'étendent sur des kilomètres. Parfois construites à flanc de montagne, les cabanes se sont développées anarchiquement et s'entassent les unes sur les autres. Le tout forme un labyrinthe inimaginable de ruelles, tunnels et escaliers tant les pentes sont abruptes. Une rue centrale serpente parmi le quartier et en forme l'axe central.
Nous partons l'âme en peine de Rio vers Paraty, ancien port colonial à la grande époque des plantations. La côte est absolument magnifique. Les découpages sont surprenants et la jungle vient se jeter dans l'océan Atlantique. Nous en oublions qu'il nous a fallu 6 heures pour faire les 200 kilomètres séparant les deux villes. Mais après deux mois en Afrique, qu'est-ce que cela signifie? Nous traversons ensuite la zone riche du Brésil pour arriver à Sao Paulo. Cette gigantesque mégalopole s'est développée à une vitesse vertigineuse. Nous sommes d'ailleurs surpris par le temps qu'il faut pour traverser la ville. On n'en voit jamais la fin! Et puis là aussi, les 17 millions d'habitants se répartissent entre immeubles démesurés, magnifiques quartiers résidentiels et taudis. La misère est également omniprésente, et l'on croise en pleine journée des jeunes drogués dormant sur des pelouses, au pied des modernes centres d'affaires. Nous tombons ensuite en plein dans une manifestation contre le gouvernement, avec quelques dizaines de contestataires pour également quelques dizaines de policiers. En effet, que de forces de l'ordre nous avons croisé dans cette seule ville. Et mieux ne vaut pas rigoler avec eux ou chercher à discuter comme en Afrique!
15 heures de bus et mille kilomètres plus tard, nous arrivons à Iguaçu, pour aller visiter les célèbres chutes. Nous élisons domicile dans un petit hôtel macabre, mais très bon marché. Premier contact avec les installations : Loïc manque de s'électrocuter en prenant sa douche! Nico y trouve une justification pour échapper à une douche froide. Premier contact avec le personnel : la blonde pulpeuse de la réception, avec un large sourire, nous avoue qu'elle aime plutôt bien les Français, mais alors bien... Et Nico le comprend en effet lorsque la chère Marlène lui adresse un petit clin d'oeil et lui demande le plus naturellement du monde : "Vous viendrez me donner des leçons de Français ce soir?"... Nous préferons passer la soirée avec deux Québéquois rencontrés dans la ville. Avec Jean-Luc et Simon, nous attérissons dans un gigantesque palais de la bière, le Klaus Bier, au milieu d'une soirée Germano-Brésilienne. Pas étonnant lorsque l'on constate le nombre d'Allemands s'étant installés au Brésil! Au menu de la soirée, bière, choucroute... et Salsa, sur l'air d'un orchestre Brésilien. Un mélange peu orthodoxe! Si Nico essaye désespéremment d'apprendre la Salsa avec une Brésilienne (qui se décourage vite quand elle voit se trémousser un rugbyman, si loin du sensuel de cette danse), Loïc essaye tant bien que mal de communiquer avec une locale pour mieux cerner les subtilités de la culture Brésilienne (avec quelques gestes, on arrive toujours à se faire comprendre...). Nous repartons d'Iguaçu, le lendemain, après des adieux déchirants avec Marlène, une invitation au Canada, pour de nouvelles aventures, à découvrir dans l'un de nos prochains journaux.
Partis visiter le grand jardin botannique de Rio, nous découvrons le système de transport de la ville. Ici, le bus est roi, mais leur état n'est souvent pas digne de ce rang! Et quand vous savez que les chauffeurs sont payés aux nombres de trajet, vous pouvez imaginer la vitesse moyenne de déplacement! Or vos deux innocents globe-trotteurs, en ressortant de ce haut lieu de la flore Brésilienne, se trompent de bus et sans le savoir partent droit vers les favellas des montagnes. Frissons garantis lorsque le bus s'engoufre dans une rue étroite, à près de 70 km/h, gravit des côtes sinueuses et surtout descend à la même vitesse, slalomant entre les voitures, frôlant les piétons, évitant de justesse les maisons déjà marquées par d'anciens chocs, freinant dans un bruit de tonnerre... Nous vous promettons une chose : Plus besoin d'aller dans les montagnes russes de la foire du trône! En plus des sensations, ce petit voyage permet de descendre au coeur des favellas, même si vous êtes un peu inquiet quand la nuit tombe et qu'il faut changer de bus...
Avez-vous déjà vu le film "Mission"? Celui là même où le beau Robert de Niro, en missionnaire, escalade des chutes d'eau redoutables, au péril de sa vie et pour votre plus grande frayeur. Dans ce cas vous avez déjà vu les chutes d'Iguaçu. Sinon sachez que voir quelques 200 chutes, sur un front de 2 kilomètres, venant se jeter dans les entrailles du fleuve Iguaçu est un spectacle grandiose. La diversité de ces chutes est impressionante. Parfois en escalier, elles sont massives et d'une force redoutable. On les trouve également plus timides et plus minces, se frayant un chemin au travers d'une végétation touffue et abondante pour retrouver leur cours d'eau initial et se jeter de quelques 70 mètres de haut! Il faut quelques heures pour faire le tour de ce site exceptionnellement bien conservé. C'est dire comme l'on se sent petit et faible (même Nico...) au milieu de ce déchainement de la nature. Il existe une légende indienne expliquant pourquoi ce fleuve frontière entre le Brésil et l'Argentine se casse ainsi...
Le Dieu-serpent M'Boi (Momo en Indien) était chargé de veiller sur la tribu des indiens Caigangues, domiciliés au bord du fleuve Parana. Naipi, la fille du chef du village, était promise en mariage à ce beau Dieu. Mais comme dans toute histoire d'amour tragique, la belle en aime évidemment un autre, le vaillant guerrier Taroba! (Suspense). Et le soir des noces de M'Boi et Naipi, profitant de l'état d'ébriété de la tribu (et peu-être aussi, selon quelques historiens, des effets de quelques substances non remboursés par la sécurité sociale), la gentille Naipi et le gentil Taroba s'enfuient en conoë sur le fleuve d'or bordé de pétales de rose et de fleurs sublimes pour vivre leur amour loin de la furie humaine... Mais M'Boi, plus résistant que les autres (parce que c'est un Dieu-serpent et qu'il faut bien un méchant pour l'histoire), s'en aperçoit. Et furieux de se faire voler sa douce dés le premier soir, il donne un magistral coup de queue dans le fleuve, provoquant l'apparition d'une gigantesque crevasse. Taroba et Naipi ont beau être champion de canoë biplace mixte, médaille d'or aux J.O. d'Athènes en 708 avant J.C., ils tombent dedans...!!! Depuis, Taroba est un beau palmier dominant les chutes et Naipi un rocher au bas de ces mêmes chutes, se prenant toute l'eau sur la figure. Ils ne peuvent que se comtempler, sans jamais s'approcher! Voilà pourquoi aujourd'hui, à Iguaçu, vous pouvez voir des magnifiques chutes d'eau, un palmier et un rocher.