Journal du 30 Mai
Chili



Sommaire

    Journal de route     La rencontre de la semaine     Contigo, une banque pas comme les autres

    La tuile de la semaine     Le coup de coeur de la semaine     La photo de la semaine




Dans l'ordre, voici les légendes de nos photos :

1/ Les ruines de San Ignacio.
2/ La cordillère des Andes.
3/ Jorge, analyste-crédit à Contigo.
4/ Maria Gomez et sa famille.
5/ Route dans la cordillère.
6/ Vue de Valparaiso.
7/ Le rio Mapocho qui plus loin traverse Santiago.




Journal de route


L'Argentine au pas de course, pour rejoindre Santiago



San Ignacio, mission jésuite.

Si nous avions été séduits par les chutes d'Iguazu, la région de "Missiones", au Nord de l'Argentine, nous emmerveille. Une nature démesurée, des distances impressionnantes, le calme absolu et une qualité de vie... une sensation rare pour des Européens. Un conseil : venez prendre votre retraite ici! Nous avons là-bas la chance de visiter une scierie, puisque l'exploitation du bois est une des principales activités de la région. Nous allons également voir les vestiges du passé glorieux de la région : les ruines jésuites de San Ignacio.

Missiones, comme vous l'avez tous deviné, tire son nom de l'époque où les Jésuites sont venus aider ces peuples. La région est d'ailleurs truffée de ces monuments, représentant des petites villes. Un véritable modèle d'organisation, avec bibliothèque, "hôpital"...sans oublier une église. Encore une bonne nuit dans le bus, les jambes bien calées (n'est-ce pas Nico..) et nous prenons la direction du Chili.

A l'assaut de Santiago!

Le Chili? Mais pourquoi? Nous venons à peine de poser le pied en Argentine! Eh oui! mais que voulez-vous, le devoir nous appelle, en la personne d'Hervé, employé de Carrefour Finances. Si vous voulez plus de détails sur notre partenariat avec Carrefour, reportez-vous à notre rubrique partenaires. Il faut donc que nous soyons absolument à Santiago avant le 17 mai pour l'accueillir. Ca ne nous arrange pas vraiment, voire pas du tout, mais ils ne pouvaient pas repousser d'une semaine. Pour l'Argentine, nous avons prévu d'y retourner après notre séjour au Chili (on ne peut tout de même pas louper Buenos Aires!).

Vous pourrez retrouver les récits d'Hervé en vous promenant du coté de "Chili", qui retrace (en détails) le déroulement de notre semaine passée avec lui.

Nous avons donc 2400 km à abattre entre la province de Missiones, et Santiago. Hé oui, en Amérique du Sud, il ne faut pas avoir peur des distances...et de l'altitude. Parce que passer de l'Argentine au Chili nécessite plusieurs jours de bus et que traverser la cordillère des Andes requiert un coeur bien accroché. Vous pointez régulièrement à 3000, 3500 mètres d'altitude, avec vue sur des montagnes à plus de 6500 mètres! Mais quand il fait beau, nous vous assurons que vous l'oubliez vite, tant les paysages sont grandioses et l'arrivée sur Santiago unique.
Nous sommes d'ailleurs conquis par cette ville. Beaucoup d'espaces et de verdures, des maisons ou des immeubles à taille humaine. Rien à voir avec les immenses mégalopoles sud-américaines. Le lendemain, nous nous réveillons, la cordillière des Andes enneigée sous nos yeux.

Pourtant, en errant dans les rues, nous avons l'impression de nous sentir chez nous, tout en découvrant une ville très différente, beaucoup plus étendue que nos cités européennes. Le centre de Santiago donne l'image d'un pays en plein essor, avec beaucoup de constructions, de centres d'affaires et de commerces. La répartition des richesses est cependant encore inégale, comme en témoigne les nombreuses "poblaciones" de la périphérie. Nous rencontrerons d'ailleurs dans ces lieux une formidable fondation, soutenant les initiatives des uns et des autres. A retrouver dans le chapitre "Contigo".

De nombreux monts, échappés de la cordillière, sont des points d'observation privilégiés de la cité. Nous gravissons l'un d'eux et découvrons avec stupeur qu'il est un lieu de rendez-vous galants, mais pour homme exclusivement! Juste le temps d'admirer la vue et nous prenons nos jambes à notre cou. Nous redescendons vers un petit marché où l'on vend quelques laines des andes pour touristes, des pierres taillées. Où l'on propose également quelques tatouages et percing( à découvrir au retour!). Que dire de plus sur Santiago, sinon que vous n'y trouverez pas de centre historique, juste quelques musées vous racontant l'histoire du pays ,et églises ou batiments en témoignant. Les tremblements de terre ont beaucoup détruit. Nous l'imaginons aisément : le soir de notre arrivée, nous avons été surpris par une petite secousse terrestre. Un peu froid comme accueil, mais devant la tranquilité des locaux, nous avons compris la banalité du fait.

Mais se promener dans la cordillère des Andes est également ennivrant. Dans une vallée, nous découvrons San Juan de Maipu. Au bord d'un torrent et enclavé entre deux montagnes, ce village a tous les aspects d'un havre de paix. Pour son calme et les paysages qui s'offrent à vous. Comme la route qui mène à une station de ski (à retrouver dans la tuile de la semaine). Vous avez de là une vue imprenable sur un torrent à la couleur bleu turquoise qui serpente parmi les rochers. C'est presque surréaliste tant les couleurs sont marquées, et les montagnes immenses. Et dire que nous sommes à 50 km de Santiago, et que de l'autre coté, vers l'ouest, à près de 130 km, c'est la station balnéaire de Vina del mar!! Un lieu qui ressemble à notre côte d'azur... beaucoup d'immeubles.
Vous comprenez maintenant pourquoi nous avons particulièrement aimé ce pays?




La rencontre de la semaine


Chili / Uruguay = 2 / 2



On ne va pas en Amérique du Sud sans assister à un match de football. C'est ainsi. Nous nous devions donc d'aller voir une rencontre. C'est chose faite depuis que nous avons soutenu le Chili contre l'Uruguay. Et vraiment, cela vaut le coup. Non seulement vous enrichissez votre vocabulaire d'expressions dont nous vous épargnerons la traduction, mais en plus vous découvrez une partie de l'âme du peuple Chilien. Car la nation entière retient son souffle lorsque l'équipe nationale affronte une autre nation. Et l'ambiance dans l'arêne... 45 000 personnes parquées dans un stade qui peu en contenir 30 000, en se serrant bien! Imaginez la folie lorsque l'attaquant prodige marque un but...C'est pratiquement 30 000 drapeaux qui s'agitent, des millions de cotillons qui volent et des hurlements. Et lorsque le Chili encaisse un but (parce que l'arbitre a bien sûr été acheté)...Une même voix s'élève du stade, largement perceptible, mais pas de retranscrition, il faut le vivre! Que dire d'autre, pour conclure, que 100% des personnes rencontrées nous ont pris pour des extraterrestres : avoir la coupe du monde dans son pays et ne pas y assister!??! Ils sont fous ces Français! (Nico essaye en vain de leur expliquer que de toute façon nous serons en France pour la coupe du monde de rugby et que c'est bien là l'essentiel).




Contigo, une banque pas comme les autres




Soutenir les micro-entrepreneurs en leur prétant de l'argent, voilà un objectif noble. Surtout à des gens ne présentant aucunes garanties. Si vous voulez entendre une belle histoire, alors lisez ces quelques lignes... En 1989, deux jeunes dynamiques coopérants vivant à Santiago, Hubert de Boisredon et Laurent Marbacher, se rendent compte à quel point certains petits entrepreneurs sont exclus du système bancaire traditionnel. Soit de grandes difficultés à réaliser leurs projets et à sortir de la misère. A partir de ce simple constat naît Contigo, une banque soutenant et croyant en les possibilités des petits entrepreneurs. Agissant sur un quartier de Santiago, la fondation va financer des commercants, des artisans et autres travailleurs voulant créer et développer leurs propres activités. Si la banque bénéficie de dons pour rassembler son capital de départ, ses fondateurs savent qu'elle ne survivra pas sans s'autofinancer. D'où un fonctionnement particulier, qui a évolué au cours des années, pour s'adapter à la demande et aux exigences de la rentabilité. Au départ, les clients étaient rassemblés dans des petits groupes de 3 à 7 pour suivre une formation d'un mois. Et ce pour créer une solidarité entre eux, que chacun soit caution de l'autre. Depuis 1995, le circuit est plus traditionnel, il est possible d'emprunter personnellement, mais en trouvant une personne cautionnant votre emprunt. Le tout peut se découper en cinq grandes étapes : Vous venez d'abord retirer au centre un petit formulaire expliquant l'esprit développé par Contigo.
Un analyste vérifiera ensuite la viabilité de votre projet et des liens entre les membres, s'il s'agit d'un groupe. Cette étape est essentielle pour bien récolter toutes les informations nécessaires : état-civil, situation familiale, ressources et dépenses régulières. Mais aussi savoir si vous êtes sur les listes de DICOM, organisme recensant vos impayés (vous pouvez être rayer de cette liste en payant une somme). Peu à peu, l'analyste connaît mieux les problèmes et les besoins réels de votre microentreprise. Si vous êtes un groupe, vous allez ensuite suivre une formation technique et partager votre expérience avec d'autres. Si l'analyse finale de votre projet est satisfaisante, l'analyste-crédit fera une demande au comité de crédit, où sera pris la décision finale. Enfin, dernière étape, il vous sera remis un chèque et une fois votre emprunt remboursé, vous pourrez contracter un deuxième prêt pour aller encore plus loin, et ainsi de suite.

En quoi est-ce avantageux finalement?
Premièrement les taux sont extrèmement bas (2,5% en tout). Et puis, même si l'analyste fera une enquête pour vérifier certaines données, tout est basé sur la confiance! Enfin vous n'êtes pas un numéro parmi les autres. La fondation agit sur un quartier déterminé et possède trois centres bien répartis. Votre analyste vous suit, vous rend des visites pour vous conseiller et vous encourager, ou vous soutenir si vous connaissez des difficultés. Les résultats sont impressionnants, surtout en ce qui concerne le taux de remboursement (près de 98%). Un simple crédit de 4 000F permet la création d'une micro-entreprise, donc d'emplois et d'amélioration des conditions de vie. Nous sommes allés sur le terrain nous en rendre compte nous-même :

Maria Gomez a 72 ans. Elle vit depuis des années dans le quartier Sud de Santiago. Une situation précaire et un mari employé dans une boulangerie à l'autre bout de la ville. Un maigre revenu qui permet tout juste de subvenir aux besoins. Et puis il y a quelques années, Maria et son mari se rendent à la fondation Contigo avec l'idée de fonder leur propre boulangerie. Le projet comme la motivation des microentrepreneurs séduisent et rapidement des fonds sont débloqués.
Avec leur fille, ils commencent en achetant 5 kg de farine et un peu de matériel. Aujourd'hui ils utilisent quelques machines, un four neuf et la consomation de farine a crû vertigineusement (350 kg). Grâce à un cinquième prêt, ils font refaire leur maison, pour fonder une petite épicerie. La réussite est là, mais nous avons surtout été touché par la joie de ces gens. De voir à quel point ils pouvaient aimer leur travail et en étaient fier! Deux heures durant, ils ont tenu à nous montrer la fabrication du pain, nous ont offert leur plus belle fournée, des rafraîchissements... Comme nous a dit Maria : "Mon mari avait un savoir-faire. Avec ma fille, nous ne demandions qu'à travailler. Mais sans argent pas de matériel pour faire le pain, et qui nous aurait prété de l'argent? Le jour de la remise du chèque, ça a été un grand espoir pour nous, voir que l'on nous faisait confiance".
Nous avons rencontré d'autres microentreprises, dans la fabrication des peluches, de vêtements. Toutes des expériences du même type : des gens heureux, fiers de leur parcours et de leur travail!




La tuile de la semaine




Encore une, vous allez vous dire...Il doit y en avoir un qui porte la poisse. Mais nous vous rassurons, si nous avons été un peu inquiet sur le moment, tout s'est bien fini. Par une matinée de mai, nous partons avec une voiture louée (de marque Toyota...), nous promener dans la cordillère des Andes, jusqu'à la station de ski "Valle Nevado". La route est particulièrement pentue, les crevasses profondes et conduire devient un sport. Mais n'oubliez pas que vous avez affaire à Jean-Louis Schlesser bis. Cette fois, c'est sa voiture qui lâchera. A la station de ski, alors que la nuit va tomber et qu'à 3200 mètres, il fait déjà - 5°C, quelques jets d'eau sortent du radiateur. Juste ce qu'il nous fallait, au moment où il fallait. Avec Cindy, c'est le genre de désagréments qui ne nous est jamais arrivé, même dans le sable, même par plus de 50°. Après avoir bien râlé contre la technologie japonaise, nous repartons quasiment en roue libre jusqu'en bas. En pleine nuit, c'est l'aventure garantie! Un peu d'eau remise dans le circuit et finalement nous pouvons rouler jusqu'à Santiago. Ouf, nous n'avions pas prévu le nécessaire pour passer une petite nuit dans la cordillère.










Le coup de coeur de la semaine



Marins, voici un lieu qui ne vous est pas inconnu, un lieu chargé d'histoires et de légendes : Valparaiso. Première halte après le terrible passage du Cap Horn! Construit sur quelques collines, cette ville a connu son apogée avant la construction du canal de Panama. En vous rendant là-bas, vous découvrez toute une atmosphère, tout un monde. Les maisons faites de tôles peintes de toutes les couleurs, les odeurs de poissons, le bruit de la mer, les rues si pentues que près de 20 funiculaires ont été construits. Toujours en marche, leurs grincements et la rouille témoignent de leur difficile résistance à l'épreuve du temps. Mais ils font partis intégrante du patrimoine de la ville. Comme la maison du poête Pablo Neruda et les autres habitations, d'un style plus relevé et plus fin, mais tout aussi colorées que les bicoques en tôles et bois. Les cabarets de marins, aujourd'hui repères à touriste, vous enfoncent encore un peu plus dans cette amertume qui voile pudiquement Valparaiso. Pas de jolis batîments, ni de monuments exceptionnels, vous venez ici juste pour sentir la vie au siècle dernier.












La photo de la semaine



Le Mapocho qui dévale vers Santiago.

















































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