Journal du 10 juin
Chili



Sommaire

    Journal de route     Le dynamisme chilien     Rencontres de voyage     La valle de la luna

    El salar de Atacama     Los geysers del Tatio     Les photos de la semaine




Dans l'ordre, voici les légendes de nos photos :

1/ La cathédrale d'Iquique.
2/ Port de pêche d'Iquique.
3/ La vallée de la mort.
4/ Le lac salé de Atacama.
5/ Les geysers du Tatio.
6/ Nico à l'oeuvre.
7/ Lolo en action.




Journal de route


De Santiago à la Bolivie



Au milieu de l'Atacama, le désert le plus arride du monde...

C'est vraiment très dur de quitter Santiago. On s'y attache si facilement. Et lorsque 24 heures de bus vous attendent, vous imaginez aisément que nous avions des pieds de plomb. C'est pourtant le prix à payer pour aller dans le Nord du pays vu la configuration géographique du Chili. Nous comprendrons par la suite que ce voyage n'est rien comparé à ce que nous allons découvrir...
Car finalement, nous ne retournerons pas en Argentine, malgré le peu de temps que nous y avons passé. Etant donné les distances, ça fait loin et cher pour découvrir Buenos aires. Ce sera donc pour une autres fois, car voyager, c'est faire des choix.

Nous sommes déjà emmerveillés dans les dernières heures du trajet. Au milieu de l'Atacama, le désert le plus arride du monde, nous traversons un véritable "no man's land". Des pierres, des roches plus imposantes, de la poussière, beaucoup de poussières balayées par un vent plus ou moins fort, et la cordillère des Andes au loin. Le jeu des couleurs au coucher du soleil est également un spectacle rare. Après deux heures de route depuis notre dernière halte, nous échouons enfin dans un petit village : San Pedro de Atacama. Une oasis au milieu du désert, de l'eau, des arbres et des plantes qui surgissent au milieu des roches. Première surprise : les habitants de San Pedro ne ressemblent en rien à ceux de Santiago. Nous découvrons ici un peuple plus marqué par les origines indiennes (il faut dire que la Bolivie n'est pas loin). Un tein très mate, un taille modeste, les yeux légèrement bridés.
Fatigués de ce long périple (Nico ira même jusqu'à se coucher sans diner!!!), nous trouvons rapidement un hébergement : el résidential Chiloé. "Nous" avons aussi la joie de prendre une douche froide, voir gelée ( l'eau vient des montagnes). Un argument suffisant, selon Lolo, pour repousser la première toilette jusqu'au retour de l'eau chaude ( 3 jours après...sans commentaire!). Maintenant qu'est-ce que vous faites lorsque après un si long voyage et une bonne douche, vous avez un bon lit? Vous vous précipitez dans la première taverne tester l'alcool local. C'est ce que nous nous sommes permis, en compagnie d'une Américaine et d'un Allemand, autour d'un feu, avec quelques bons verres de Pisco. Rien de tel pour une bonne remise en forme!

Les excursions valent plus qu'un séjour à San Pedro

San Pedro vous offre une vue sans précédent sur des grandes plaines, des volcans (dont certains encore en activité) et sur la chaine des Andes. L'horizon lointain donne l'impression d'être à quelques kilomètres des sommets, alors que plusieurs dizaines de kilomètres vous en séparent. Sur un plateau à près de 2300 mètres d'altitude, c'est ici un bonheur de pouvoir respirer de l'air si pur. Surtout après Santiago, qui passe pour être la deuxième ou la troisième ville la plus polluée au monde. Vous comprenez également pourquoi les Incas vénéraient le soleil. A cette altitude et sans chauffage, quand le soleil disparaît, nous vous assurons que vous êtes près à l'implorer pour qu'il revienne!
En revanche, on s'aperçoit vite, en se promenant dans les quelques rues, que le village sert de base arrière à de nombreuses excursions touristiques dans le désert ou dans la cordillière. Sans doute le village dans le monde où vous trouverez le plus d'agences de voyage et d'hôtels rapporté au nombre d'habitants! Vous voulez téléphoner, envoyer un fax? Pas de problème, sur les abords d'une magnifique petite place (la seule d'ailleurs), les deux grandes compagnies chiliennes de téléphone vous proposent leurs services... Nous comprendrons vite que les excursions valent beaucoup plus qu'un séjour à San Pedro (voir le chapitre sur l'Atacama).

Des chats et des chiens errants fouillant les poubelles...

Pour passer en Bolivie, nous avons ensuite le choix. Un trajet classique, par la route, ou passer par les montagnes, ce qui se fait en deux à trois jours, accompagné d'un guide. Le temps jouant contre nous (nous devons être en Colombie pour vous faire vibrer d'espérance), nous choisissons de passer par Iquique, petit port coinçé entre les montagnes désertiques et l'océan Pacifique. On se croirait revenu à Valparaiso par certains aspects, sauf qu'encerclée par le désert et loin de tout, la ville est moins touristique. Nous apercevons alors des rues désertes, beaucoup de chats et de chiens errants fouillant les poubelles, entendons le bruit de la mer, sentons l'odeur fétide de vieux poissons et surtout croisons des cabanes de bois, plus ou moins grandes, dont le gris et l'usure contrastent avec des maisons aux couleurs si vives. Sur les rochers, nous aperçevons des phoques, des pélicans... Dans le ciel, des oiseaux de proies tournant par centaine, ainsi que des mouettes plus attirées par les restes des chalutiers. Nous trouverons refuge dans un "résidencial" (entre l'hôtel sans étoile et le camping) situé dans un quartier douteux d'Iquique. Le prix, défiant toute concurrence, est à la hauteur de la maison... Qu'est-ce qu'une chambre ici? Quatre cloisons de carton raffistolées, deux lits. La douche? Un vieux cachot de béton, avec un robinet rouillé accroché à un mur, hauteur de plafond : 1 mètre soixante, largeur : 1 mètre! (Imaginez Nico là-dedans...). Et surtout c'est le calme assuré : entre les télévisions, la musique, les cris lors de la victoire de Marcelo Rios et les hurlements en tous sens, nous avons la chance de participer totalement à la vie de cette sympathique pension.




Le dynamisme chilien!




Pourquoi faire un tel chapitre? Parce que dans les pays que nous traversons, il n'y a pas seulement des beaux paysages, des associations ou des initiatives formidables. L'espérance passe également par le développement économique, et disons que ce pays nous a vraiment surpris. Le niveau de développement est important et les "poblaciones", preuve que la répartition des richesses est encore très inégale, n'ont cependant rien à voir avec les "favellas" de Rio ou de Sao Paulo. Le climat est très porteur et de nombreux entrepreneurs multiplient les initiatives pour créer leur propre entreprise, souvent à partir de concepts importés de l'étranger. Nous avons même rencontré des Français, de plus en plus nombreux, venant s'installer ici. Fait que Françoise (voir le chapitre des rencontres) a pu observer de manière générale à travers le monde!
Pourquoi le Chili et pas la Bolivie ou le Pérou ou...? Plusieurs versions selon les personnes interrogées : les Chiliens sont très travailleurs (beaucoup plus que 35 heures par semaine...), et l'environnement peu évident les a toujours poussé à lutter. Le pays se développe vertigineusement, depuis que Pinochet a remis de l'ordre dans le pays, fait venir les investisseurs étrangers... Malgré les terribles exactions de la dictature, Pinochet garde une grande aura pour au moins 50% de la population!

Nous avons pour notre part rencontré une entreprise de communication, crée il y a un an et très florissante. Après avoir visité les bureaux et s'être fait expliquer les concept originaux et le fonctionnement de l'entreprise, nous avons longuement discuté avec son créateur.
Il règne ici au Chili un véritable climat de dynamisme économique et d'entreprenariat. Dans le métro, nous avons été frappé par le regard pétillant des gens, le dynamisme des jeunes, bien loin de toute morosité, même chez les plus démunis. Et pourtant, on ne peut pas dire que l'état fasse grand chose dans le domaine social. Mais la volonté politique, le régime fiscal et l'environnement économique sont fait pour favoriser au maximum les initiatives personnelles et la création d'activité. Et nous pouvons vous assurer qu'en gagnant la moitié d'un Smic pour un coût de la vie équivalent, les micro-entrepreneurs de Contigo sont bien plus heureux de vivre et de gagner eux-même leur pain que n'importe quel chômeur français! Une véritable espérance anime ces gens là, et l'ensemble du pays, du gouvernement aux associations, leurs donne ces raisons d'espérer.




Rencontres de voyage




En voyage, vous faîtes toujours des rencontres originales. Nous trouvons sur notre route Tostën, un Allemand voyageant seul depuis deux mois et demi. Cheveux longs, barbe et coeur généreux puisqu'il nous a prêté de l'argent, à nous, le truand et la brute. Spécialiste du téléphone, il a bien essayé de nous aider dans nos déboires de connexions, mais sans succès.

Il y a également la belle américaine Macon (prononcer "Maillecone", en se pinçant le nez), qui après avoir travaillé pour Coca-Cola (encore et toujours Coca..) prenait une semaine de vacances dans le Nord. Soit environ quinze peliculles de photo et une grosse frayeur : Mario nous avait prévenu des dangers autour des geysers. Le sol n'est pas très solide et vous risquez de vous enfoncez...et d'atterir dans de l'eau à plus de 80°C! Technique de Macon : suivre Nico pas à pas, sauf qu'elle a tout de même réussi à s'enfoncer. Heureusement, cher public internaute, plus de peur que de mal. Nous devrions certainement la revoir en Virginie lors de notre passage aux Etats-Unis, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

Autre tour du monde : Françoise, une française voyageant depuis plus de 10 mois (avec bien d'autres voyages auparavant)! Une routarde expérimentée qui nous a donné de nombreux tuyaux sur les pays que nous traverserons et avec qui nous avons partagé nos belles histoires. Comme nous, elle a été frappée par le nombre de jeunes français qui vont tenter leur chance à l'étranger, en fuyant la morosité et l'immobilisme. Stop à l'exode, il est temps que ça change!!




La valle de la luna




Valle de la muerte

Première de nos excursions, elle ne nous décevra pas. A quelques kilomètres de San Pedro, nous nous engouffrons soudainement dans une large vallée encaissée, comme si nous rentrions dans le ventre de la terre. Le plus impressionant, c'est que de loin, on ne soupçonne absolument pas l'existence de tout ceci! Ici surgissent des reliefs hallucinants, inimaginables, qui semblent aller à l'encontre de toute logique d'érosion ou de mouvement sysmique. Nous nous demandons à ce moment si nous sommes encore sur la terre. Parce que les énormes rochers aux formes complètement cassées et les cratères remplis de sable noir nous rappellent alors instantanément notre dernier voyage sur Mars. Mais seules quelques photos vous permettrons de saisir le chaos et la beauté désertique de ces reliefs, ces dunes de sable, ces pics qui s'ordonnent selon une logique impénétrable.
Pour avoir une meilleure vue, nous entreprenons de grimper sur une dune. Mais à 2300 m d'altitude, il faut faire une pose tous les dix mètres. Jamais nous n'aurions cru être si essouflés en grimpant une simple dune! Mais une fois en haut, le jeu d'ombres et de lumière entre les pics acérés et les formes hallucinantes est tout simplement somptueux.

Valle de la luna

Nous pénétrons enfin dans la vallée de la lune, sorte de cirque montagneux où Gary Amstrong ne serait pas dépaysé. Ici aussi, nous escaladons une dune pour déboucher sur un panorama grandiose. Les derniers rayons du soleil couchant illuminent la chaîne volcanique qui se profile à l'horizon. Les couleurs changent au fur et à mesure que nous regardons vers les sommets. Du bleu au rouge ôcre : une palette vraiment unique! Et pour vous, mesdemoiselles, un romantisme que vous ne seriez pas près d'oublier. Nous restons de long instants silencieux, en pleine contemplation. (En pensant à vous toutes...)




El salar de Atacama



Pour cette excursion, lever à 6 heures du matin! Température, environ 0 à -5°C ... Extrèmement motivant. Nous partons quand même avec Mario, notre guide, découvrir un immense désert de sel, puis des lacs d'altitude. Nous entrons alors dans la plus grande réserve de lithium au monde (40% des réserves de la planète, pour ce qui est peut-être l'énergie du futur). Un lac de sel s'étendant sur près de 3200 kms carré, cerné par la cordillère des Andes et la cordillère de la Sal (la zone fait 15 620 kms carrés).
Nous arrivons juste pour le lever du soleil, qui est vraiment le bienvenu. Nous avons alors devant nous du blanc, rien que du blanc, à cause des cristaux de sel, qui donnent également cette surface rugueuse, couverte par la poussière du désert environnant. Par endroit, quelques étendues d'eau provenant de l'immense nappe phréatique percent la croûte sallée. Ce sont des lieux de résidence privilégiés des flamands (il en reste 5000 contre 100 000 il y a 50 ans) et des célèbres gaviotes des Andes (que vous connaissez tous).
Nous repartons ensuite vers les lacs, beaucoup plus en altitude (4300 mètres). Un spectacle féerique. L'eau d'un bleu marine, les rives blanchies par le sel, enclavées entre des volcans et sous un soleil de plomb, cela paraît presque irréel, tant tout nous semble parfait dans ces immensités. Ce décors dantesque marque notre première rencontre avec une famille de lama. Pas très farouches, puisque nous les approchons à près d'un mètre, mais nous ne pouvons malheureusement pas réitérer l'expérience humide du capitaine Haddock.




Los geysers del Tatio



Encore mieux, lever à 4 heures du matin, toujours accompagnés de Super Mario. Après 3 heures de route, nous débouchons sur un plateau en forme de cratère à 4500 mètres d'altitude. Le soleil se lève et éclaire les geysers et les fumerolles qui s'échappent de cet ancien cratère. Il fait - 13 ° avant le lever du soleil, et lorsque les jets d'eau débouchent à plus de 80°, il se forme d'immenses colonnes de vapeur d'eau.
Le plus déconcertant, c'est que pour atteindre cette altitude, nous n'avons pas à escalader la chaîne de montagne. Nous nous situons simplement sur un plateau à près de 4000 mètres (point le plus haut à 4500 mètres). L'intérêt d'arriver si tôt, c'est de voir le soleil transpercer ces rideaux de vapeur émanant des entrailles de la terre et s'élevant à plus de 10 métres (une fois que le soleil à réchauffé la terre, le phénomène est moins impressionnant). Les jeux de lumière et de contre-jour sont vraiment splendides, et les goutelettes d'eau faisant prisme, nous avons parfois l'impression de voir jaillir des jets de magma incandescent.
Dans ces petits cratères, l'eau bouille à près de 80°C. Pour le petit-déjeuner, nous en profitons pour faire cuire des oeufs dans l'un d'eux! Nous allons ensuite nous baigner dans ce qui est la plus haute piscine du monde : une piscine naturelle au milieu d'un cirque volcanique à 4400 mètres d'altitude!! Une eau à 34°C, alors qu'à l'extérieur il ne fait guère plus de 2 à 3°C... Mythique!




Les photos de la semaine





Un poulet en hors d'oeuvre, mais n'est pas gaulois qui veut!



A 4300 mètres, il ne fait pas toujours froid...





N'oubliez pas l' album photo...




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