El salar de Atacama Los geysers del Tatio Les photos de la semaine
Dans l'ordre, voici les légendes de nos photos :
1/ La cathédrale d'Iquique.
2/ Port de pêche d'Iquique.
3/ La vallée de la mort.
4/ Le lac salé de Atacama.
5/ Les geysers du Tatio.
6/ Nico à l'oeuvre.
7/ Lolo en action.
C'est vraiment très dur de quitter Santiago. On s'y attache si facilement. Et lorsque 24 heures de bus vous attendent, vous imaginez aisément que nous avions des pieds de plomb. C'est pourtant le prix à payer pour aller dans le Nord du pays vu la configuration géographique du Chili. Nous comprendrons par la suite que ce voyage n'est rien comparé à ce que nous allons découvrir...
Car finalement, nous ne retournerons pas en Argentine, malgré le peu de temps que nous y avons passé. Etant donné les distances, ça fait loin et cher pour découvrir Buenos aires. Ce sera donc pour une autres fois, car voyager, c'est faire des choix.
Nous sommes déjà emmerveillés dans les dernières heures du trajet. Au milieu de l'Atacama, le désert le plus arride du monde, nous traversons un véritable "no man's land". Des pierres, des roches plus imposantes, de la poussière, beaucoup de poussières balayées par un vent plus ou moins fort, et la cordillère des Andes au loin. Le jeu des couleurs au coucher du soleil est également un spectacle rare. Après deux heures de route depuis notre dernière halte, nous échouons enfin dans un petit village : San Pedro de Atacama. Une oasis au milieu du désert, de l'eau, des arbres et des plantes qui surgissent au milieu des roches. Première surprise : les habitants de San Pedro ne ressemblent en rien à ceux de Santiago. Nous découvrons ici un peuple plus marqué par les origines indiennes (il faut dire que la Bolivie n'est pas loin). Un tein très mate, un taille modeste, les yeux légèrement bridés.
Fatigués de ce long périple (Nico ira même jusqu'à se coucher sans diner!!!), nous trouvons rapidement un hébergement : el résidential Chiloé. "Nous" avons aussi la joie de prendre une douche froide, voir gelée ( l'eau vient des montagnes). Un argument suffisant, selon Lolo, pour repousser la première toilette jusqu'au retour de l'eau chaude ( 3 jours après...sans commentaire!). Maintenant qu'est-ce que vous faites lorsque après un si long voyage et une bonne douche, vous avez un bon lit? Vous vous précipitez dans la première taverne tester l'alcool local. C'est ce que nous nous sommes permis, en compagnie d'une Américaine et d'un Allemand, autour d'un feu, avec quelques bons verres de Pisco. Rien de tel pour une bonne remise en forme!
San Pedro vous offre une vue sans précédent sur des grandes plaines, des volcans (dont certains encore en activité) et sur la chaine des Andes. L'horizon lointain donne l'impression d'être à quelques kilomètres des sommets, alors que plusieurs dizaines de kilomètres vous en séparent. Sur un plateau à près de 2300 mètres d'altitude, c'est ici un bonheur de pouvoir respirer de l'air si pur. Surtout après Santiago, qui passe pour être la deuxième ou la troisième ville la plus polluée au monde. Vous comprenez également pourquoi les Incas vénéraient le soleil. A cette altitude et sans chauffage, quand le soleil disparaît, nous vous assurons que vous êtes près à l'implorer pour qu'il revienne!
En revanche, on s'aperçoit vite, en se promenant dans les quelques rues, que le village sert de base arrière à de nombreuses excursions touristiques dans le désert ou dans la cordillière. Sans doute le village dans le monde où vous trouverez le plus d'agences de voyage et d'hôtels rapporté au nombre d'habitants! Vous voulez téléphoner, envoyer un fax? Pas de problème, sur les abords d'une magnifique petite place (la seule d'ailleurs), les deux grandes compagnies chiliennes de téléphone vous proposent leurs services... Nous comprendrons vite que les excursions valent beaucoup plus qu'un séjour à San Pedro (voir le chapitre sur l'Atacama).
Pour passer en Bolivie, nous avons ensuite le choix. Un trajet classique, par la route, ou passer par les montagnes, ce qui se fait en deux à trois jours, accompagné d'un guide. Le temps jouant contre nous (nous devons être en Colombie pour vous faire vibrer d'espérance), nous choisissons de passer par Iquique, petit port coinçé entre les montagnes désertiques et l'océan Pacifique. On se croirait revenu à Valparaiso par certains aspects, sauf qu'encerclée par le désert et loin de tout, la ville est moins touristique. Nous apercevons alors des rues désertes, beaucoup de chats et de chiens errants fouillant les poubelles, entendons le bruit de la mer, sentons l'odeur fétide de vieux poissons et surtout croisons des cabanes de bois, plus ou moins grandes, dont le gris et l'usure contrastent avec des maisons aux couleurs si vives. Sur les rochers, nous aperçevons des phoques, des pélicans... Dans le ciel, des oiseaux de proies tournant par centaine, ainsi que des mouettes plus attirées par les restes des chalutiers. Nous trouverons refuge dans un "résidencial" (entre l'hôtel sans étoile et le camping) situé dans un quartier douteux d'Iquique. Le prix, défiant toute concurrence, est à la hauteur de la maison... Qu'est-ce qu'une chambre ici? Quatre cloisons de carton raffistolées, deux lits. La douche? Un vieux cachot de béton, avec un robinet rouillé accroché à un mur, hauteur de plafond : 1 mètre soixante, largeur : 1 mètre! (Imaginez Nico là-dedans...). Et surtout c'est le calme assuré : entre les télévisions, la musique, les cris lors de la victoire de Marcelo Rios et les hurlements en tous sens, nous avons la chance de participer totalement à la vie de cette sympathique pension.
Nous avons pour notre part rencontré une entreprise de communication, crée il y a un an et très florissante. Après avoir visité les bureaux et s'être fait expliquer les concept originaux et le fonctionnement de l'entreprise, nous avons longuement discuté avec son créateur.
Il règne ici au Chili un véritable climat de dynamisme économique et d'entreprenariat. Dans le métro, nous avons été frappé par le regard pétillant des gens, le dynamisme des jeunes, bien loin de toute morosité, même chez les plus démunis. Et pourtant, on ne peut pas dire que l'état fasse grand chose dans le domaine social. Mais la volonté politique, le régime fiscal et l'environnement économique sont fait pour favoriser au maximum les initiatives personnelles et la création d'activité. Et nous pouvons vous assurer qu'en gagnant la moitié d'un Smic pour un coût de la vie équivalent, les micro-entrepreneurs de Contigo sont bien plus heureux de vivre et de gagner eux-même leur pain que n'importe quel chômeur français! Une véritable espérance anime ces gens là, et l'ensemble du pays, du gouvernement aux associations, leurs donne ces raisons d'espérer.
Il y a également la belle américaine Macon (prononcer "Maillecone", en se pinçant le nez), qui après avoir travaillé pour Coca-Cola (encore et toujours Coca..) prenait une semaine de vacances dans le Nord. Soit environ quinze peliculles de photo et une grosse frayeur : Mario nous avait prévenu des dangers autour des geysers. Le sol n'est pas très solide et vous risquez de vous enfoncez...et d'atterir dans de l'eau à plus de 80°C! Technique de Macon : suivre Nico pas à pas, sauf qu'elle a tout de même réussi à s'enfoncer. Heureusement, cher public internaute, plus de peur que de mal. Nous devrions certainement la revoir en Virginie lors de notre passage aux Etats-Unis, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Autre tour du monde : Françoise, une française voyageant depuis plus de 10 mois (avec bien d'autres voyages auparavant)! Une routarde expérimentée qui nous a donné de nombreux tuyaux sur les pays que nous traverserons et avec qui nous avons partagé nos belles histoires. Comme nous, elle a été frappée par le nombre de jeunes français qui vont tenter leur chance à l'étranger, en fuyant la morosité et l'immobilisme. Stop à l'exode, il est temps que ça change!!
Première de nos excursions, elle ne nous décevra pas. A quelques kilomètres de San Pedro, nous nous engouffrons soudainement dans une large vallée encaissée, comme si nous rentrions dans le ventre de la terre. Le plus impressionant, c'est que de loin, on ne soupçonne absolument pas l'existence de tout ceci! Ici surgissent des reliefs hallucinants, inimaginables, qui semblent aller à l'encontre de toute logique d'érosion ou de mouvement sysmique. Nous nous demandons à ce moment si nous sommes encore sur la terre. Parce que les énormes rochers aux formes complètement cassées et les cratères remplis de sable noir nous rappellent alors instantanément notre dernier voyage sur Mars. Mais seules quelques photos vous permettrons de saisir le chaos et la beauté désertique de ces reliefs, ces dunes de sable, ces pics qui s'ordonnent selon une logique impénétrable.
Pour avoir une meilleure vue, nous entreprenons de grimper sur une dune. Mais à 2300 m d'altitude, il faut faire une pose tous les dix mètres. Jamais nous n'aurions cru être si essouflés en grimpant une simple dune! Mais une fois en haut, le jeu d'ombres et de lumière entre les pics acérés et les formes hallucinantes est tout simplement somptueux.
Nous pénétrons enfin dans la vallée de la lune, sorte de cirque montagneux où Gary Amstrong ne serait pas dépaysé. Ici aussi, nous escaladons une dune pour déboucher sur un panorama grandiose. Les derniers rayons du soleil couchant illuminent la chaîne volcanique qui se profile à l'horizon. Les couleurs changent au fur et à mesure que nous regardons vers les sommets. Du bleu au rouge ôcre : une palette vraiment unique! Et pour vous, mesdemoiselles, un romantisme que vous ne seriez pas près d'oublier. Nous restons de long instants silencieux, en pleine contemplation. (En pensant à vous toutes...)