Alors, c'est pas trop dur de revenir aux réalités de la vie ? vous avez envie de repartir ? La vie ne vous parait-elle pas trop fade maintenant en France ? Autant de questions posées. Mais non ! Pourquoi voulez vous que nous trouvions la vie fade en France quand il y a plein d'espérance dans notre beau pays. Quand à repartir, on verra bien...
Depuis notre retour, nous n'avons pas chaumé : émissions radio, bilans pour les sponsors, rencontres pour l'espérance en France, préparation de la soirée du 18 juin (un énorme boulot !), l'écriture du livre (ou plutôt pour l'instant du synopsis), recherche de boulot pour l'année prochaine, etc...
Mais nous pensons à vous et espérons que ces deux journaux sur la France vous plairont autant que les autres...
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La famille Jacqueau qui nous a invité après nous avoir suivi par la radio et internet. Nous nous étions jamais vus auparavent! Un diner vraiment sympa! |
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Nous retrouvons Dominique Lemay (fondateur de la fondation Virlanie aux Philippines), Emma, sa femme et Emmanuelle leur petite fille. |
Le 25 mai dernier, se tenait la réunion annuelle des employés des services financier Carrefour. Pour éviter les discours rébarbatifs, les chiffres et les banalités, les organisateurs avaient animé la soirée sous forme de pièce de théâtre entrecoupée de films dont celui que nous avons réalisé avec Carrefour pour présenter le voyage des 3 employés à la découverte du micro-crédit... Une excellente soirée avec notre sponsor et un fou rire quand le directeur général est arrivé sur scène hilare, dans un nuage de fumée, debout dans un Caddie équipé de clignotants... Ca valait tous les discours de motivation!
Trop attachés, nous nous déplaçons toujours à bord de notre fidèle compagne. Mais Eva supporte mal les pratiques peu cavalières de ses congénères de l'Ouest qui ont la mauvaise idée d'avoir des pare-chocs au niveau des phares et clignotants... Eva ne voit plus rouge, elle passe ses nuit blanches...
Il y a 12 ans, un étudiant lance une idée toute simple. D'un côté des enfants avec un handicap, de l'autre, des jeunes bénévoles prêt à les accueillir à bras ouverts. Ils partent tous en WE, le temps de se changer les idées.
Samedi matin, 9 heures, nous retrouvons Magali et les autres accompagnateurs. Sur le trottoir, on fait connaissance en attendant les enfants. Caroline est responsable du WE et travaille comme conseillère dans une société de crédit, Guillaume est physicien, Carole étudiante en Biologie, Céline est Kiné, Jérôme est médecin militaire. Ils ont tous entre 18 et 30 ans, étudiants ou jeunes professionnels.
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Avec Mohamed, les départs en estafettes sont toujours une fête...C'est Suuu-per!!! |
Chacun a un petit papier avec une partie des courses à faire. En binôme, en caddie ou fauteuil roulant, notre arrivée dans le supermarché passe rarement inaperçue : Jean-Etienne a des comportements autistiques, il n'en a pas moins d'idées pour autant. Profitant d'un moment d'inattention de Christian, il se saisit du caddie pour jouer au chamboule tout au rayon conserve. Il était moins une, on a échappé au jeu de massacre ! Les clients sourient la plupart du temps et se prennent d'affection pour notre petite troupe. Certains, mal à l'aise, ne nous remarquent pas.
Nous arrivons pour déjeuner dans la maison d'accueil louée pour le WE près de
Chartres. Mohamed et Nico préparent la salade, Guillaume et Vincent font chauffer
la purée tandis que Rose, plus autonome, épluche les carottes avec Caroline.
A 10, le repas est assez mouvementé : Pascal dévore son repas comme un
affamé, Sophie, attend qu'on lui mixe sa bouillie, Jean-Etienne aimerait bien
sortir, tandis que Paul utilise sa fourchette comme lance purée. Finalement,
ABO, c'est aussi une bonne formation pour le futur métier de parents !
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Des grandes balades pour prendre l'air, ça nous fait du bien à tous! |
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Anna-Margarita et Céline |
La journée se passe bien, mais l'attention permanente aux enfants est exténuante,
on attend avec impatience un moment de repos. Après le dîner, chaque accompagnateur
s'occupe de la toilette de l'enfant dont il s'occupe. Laver les dents, doucher,
border... Nico, à la carrure légendaire, ira prêter main forte aux accompagnatrice
pleine de douceur et d'attention mais pas toujours assez robuste pour porter
Sophie.
Le soir, nous nous retrouvons tous les accompagnateurs ensembles autour d'une tisane et d'une bonne tablette de chocolat bien méritée. Nous sommes exténués, et pourtant, cette journée a été tellement dense et belle, parfois difficile aussi, qu'on éprouve le besoin d'en parler. Un petit temps de prière pour ceux qui veulent et hop au dodo, pour être en forme le lendemain à 7 heures du mat quand nos amis vont commencer à se réveiller.
Le dimanche soir, tout le monde monte dans l'estafette, retour sur Paris. Sur la route, Nicolas et Loïc chantent : " un poisson au fond d'un étang, qui faisait des bulles, qui faisait des bulles... " En tout cas, nous, on n'a pas bullé ! D'ailleurs, Christian dort comme un nouveau né.
A 18 heures, à Paris, les parents sont au rendez-vous, tout heureux de retrouver leurs enfants. Certains ne nous cachent l'inquiétude qu'ils avaient car ils n'ont pas toujours l'habitude de les laisser partir 2 jours. Leurs frères et soeurs sont là aussi et semblent heureux de les retrouver tout en ayant profité à fond de leurs parents ce WE là. Les WE A Bras Ouverts sont faits pour les enfants, pour qu'ils changent d'air, mais aussi pour leur famille qui a besoin de souffler un peu, parfois...
Ce qui m'a le plus touché, c'est l'image d'un père qui venait chercher sa fille de 4 ans : Marie-Anaïs. Elle ne parle pas, ne marche pas, elle n'entends pas, ne voit presque pas, la seule chose qu'elle sait faire, c'est sourire. Son père nous dit en l'embrassant : " Sans elle, je serai passé à côté de l'essentiel, toute ma vie ! "
Aujourd'hui, A Bras Ouverts, c'est 16 groupes (8 à Paris, 7 en province et 1
en Angleterre) qui emmènent plusieurs centaines d'enfants par ans en fonctionnant
uniquement avec des bénévoles.
L'Association pour le Droit à l'Initiative Economique est née en France parce que certaines personnes ont cru " que la protection sociale avait atteint ses limites et qu'elle n'etait plus une réponse suffisante au chômage et à l'exclusion ". Nous avons été rencontrer cette initiative pour découvrir un modèle directement inspiré de la Grameen Bank adapté aux spécificités françaises.
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Avec Hervé employé de Carrefour (mission Chili), Sonya (responsable de l'Adie à Evry) et madame Chicot, une cliente de l'ADIE dont le commerce est constitué de produits africains... |
L'attribution des prêts est décidé par un comité de crédit (réunion toutes les semaines). Ces bénévoles, souvent retraités de grandes entreprises, s'ajoutent aux représentants des banques partenaires de l'ADIE (Caisse d'épargne, crédit mutuel). L'originalité, c'est que ce sont les banques elles-mêmes qui prêtent l'argent dans le cadre d'accord bien précis, en couvrant 25% des risques. Lorsqu'il n'y a pas d'accord, c'est l'ADIE qui finance les prêts sur ses fonds propres (l'ADIE reçoit des fonds de l'Etat, des collectivités locales…). L'ADIE couvre également la gestion des dossiers, une partie des risques et surtout conseille les emprunteurs. Le conseil, voilà l'un des réels besoins de ces nouveaux entrepreneurs. Cela se traduit par un travail d'appui administratif, et des séances de formation pour leur apprendre à tenir une comptabilité, les aider à voir s'ils gagnent de l'argent ou non. L'une des différences avec le système traditionnel du micro-crédit, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a pas de système de groupe à l'intérieur duquel les personnes sont solidaires les unes des autres. Les résultats sont remarquables, puisque 2 ans après leur création, 2/3 des entreprises sont encore en vie. De même, le taux de remboursement de 90% témoignent d'un système qui fonctionne bien. Depuis sa création, l'ADIE a financé près de 1500 projets…Une révolution en douceur et en profondeur.
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Madame Chicot, l'une des bénéficiaires... |
Il y a un an et demi, quand j'effectuais mon service national Ville avec des jeunes des banlieues, l'un d'eux m'avait parlé de son école d'avant. " Là bas, j'en ai bavé, ils étaient exigeant avec moi mais c'était juste et je sentais que c'était pour mon bien . Une fois, j'étais tellement énervé que je me suis enfermé dans les toilettes et de rage j'ai défoncé le plâtre. Une fois calmé, j'ai tout replâtré avec la directrice de l'école."
Nous avons voulu en savoir plus sur cette école dont David m'avait parlé avec passion et qui l'avait certainement aidé à devenir le premier de classe qu'il était aujourd'hui. A l'origine de cette petite école, un groupe de parents et enseignants qui voulaient donner leur chance à ceux qui étaient, d'emblée, exclus du système scolaire. A la force du poignet, ils ont créé ce cours privé où l'ensemble du personnel a sacrifié le salaire plus confortable qu'ils avaient dans l'enseignement public. Nous avons rencontré Monique Morlier, la directrice du Layon.
Hopetour : Pourquoi avoir créé cette école?
La Directrice : " Je n'ai jamais rêvé de créer une école mais c'est venu tout naturellement car je trouvais qu'il y avait pas mal d'enfants laissés pour compte. Alors, j'en ai parlé à d'autres qui se sont sentis motivés par un projet comme celui-ci. On a créé l'école à main nue, sans aide, sans rien. On est une structure hors contrat car on n'a pas les moyens de faire autrement. En 1991, la première année, on a loué des locaux sans savoir si il y aurait un seul élève.
A quels enfants vous adressez vous ?
Nous avons choisi les classes du collège car nous pensons que c'est le point faible, d'autant plus que l'adolescence est un âge important. Nous avons une classe par niveau de 10 élèves environ. Les enfants que nous avons sont en échecs et il faut renverser cette logique d'échec. Ils sont fragiles souvent lents, dyslexiques avec des problèmes de lecture ou de logique mathématique, mais surtout, ils manquent de confiance en eux. Nous voulons nous adapter à chacun (à dix, ça reste possible), nous leur donnons un cadre mais avec un juste dosage entre l'autorité, l'affection et l'attention. Par contre, on a très peu d'enfants violents car nous ne sommes que des femmes et ce n'est pas notre vocation.
Un jour, David nous disait : " Mon père croyais que je me moquais de lui car un jour je comprenais, un autre je ne comprenais plus " Il était dyslexique et nous étions les seuls à pouvoir le comprendre.
Quelle est votre pédagogie et votre fonctionnement ?
Nous sommes persuadés que l'action pédagogique passe par une relation humaine forte. Nous cherchons à changer le regard de l'enfant. On est dans un système qui fabrique de l'échec scolaire. Quand un enfant est persuadé qu'il est nul, il faut du temps pour changer ce regard. Le Layon : c'est le chemin qu'on trace dans les forêts qu'on défriche. Nous aidons les enfants dans une école à taille humaine, conviviale et chaleureuse.
Concrètement, pour les maths par exemple, l'enseignant fait plutôt des techniques de rééducation à la logique mathématique. Nos cours durent 1h15-1h30 pour la même matière. Ca va à l'encontre des idées reçues mais nous pensons qu'il faut que l'élève ait le temps de se plonger dans cette matière. Par contre l'enseignement se veut très concret. Les cours durent de 8h30 à 17h00 dans lesquels sont intégrés des temps études. Ca nous permet de voir comment les enfants travaillent et nous pouvons les aider à acquérir des techniques de travail personnel. Notre personnel travaille à temps partiel en faisant de gros sacrifices humains et financier. Souvent, nos enseignantes ont un mari qui peut subvenir aux besoins de la famille et considèrent leur travail comme une mission.
Nous nous appuyons beaucoup sur les parents. Si ils ne marchent pas, on ne peut rien faire. L'école est payante, mais nous avons des familles de tous les milieux, certaines font de gros sacrifices pour aider leur enfant. Une gardienne d'immeuble a mis sa fille dans l 'école. Elle est presque sauvée d'affaire alors qu'avec sa dyslexie, elle aurait fait un parcours catastrophique.
Pourquoi n'êtes vous pas aidés par l'Education Nationale?
Si l'éducation nationale s'adressait à ce type d'enfants, nous n'aurions pas créé cette école. L'éducation nationale nie l'échec et refuse d'accepter qu'ils ne répondent pas à tout. Alors, les petites structures n'existent pas pour eux et n'ont pas de raison d'être. Plutôt que de faire passer les enfants avec des difficultés dans la classe supérieure, ils feraient mieux de subventionner des structures comme la nôtre.
Nous sommes impressionnés par ces femmes qui ont retroussé leurs manches car elles avaient un but, un but qu'elles ont atteint. Nous leur souhaitons de trouver une oreille attentive auprès du gouvernement afin de continuer à remplir leur mission, car seule, ce n'est pas toujours facile...
Au Liban, nous avons beaucoup entendu parlé de la guerre, des musulmans et des chrétiens qui s'étaient déchirés. Alors qu'ils vivaient en paix avant la guerre, maintenant, ils se craignent, s'ignorent, ne se connaissent pas. Mais nous avions rencontré un groupe de dialogue entre jeunes chrétiens et musulmans. Vous vous souvenez de Luna et Ouissam, Marlène, Hector et Rita ? En apprenant à se connaître, ils sont devenus les meilleurs amis du monde et croient dans ce dialogue. Cette rencontre nous avait bouleversé, d'autant plus que d'autres libanais n'y croyaient pas quand on leur en parlait. Nous avons voulu savoir si, en France, de pareilles initiatives existaient. En menant notre enquête nous avons réalisé qu'ils existait des services de l'église consacrés au dialogue inter-religieux entre chrétiens et Musulmans, juifs, bouddhistes ou indouistes. Il y a donc une volonté de l'Eglise catholique à créer un dialogue. Sur le terrain, la démarche est plus récente mais il y a de nombreux lieux où chrétiens et musulmans se réunissent pour réfléchir ensembles à leurs préoccupations communes.
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Le père Xavier, Yamma et Samira aident un jeune de leur cité. |
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Yamma et Samira, deux jeunes musulmanes qui aident les jeunes de leur quartier avec le père Xavier. |
A Sartrouville, nous avons rencontré Annick, une femme de 45 ans peut être, qui nous ouvre la porte de son joli petit appartement. Elle s'est installée volontairement dans une cité dite à problème (d'après les médias précisent Yamma et Samira). Elle voulait en tant que chrétienne, être plus proche des communautés musulmanes. Elle a monté un club pour les enfants le mercredi après-midi. 36 enfants, moitié musulmans, moitié chrétiens, ils jouent ensembles et apprennent à se connaître sans à priori, ils apprennent à connaître la culture des autres. Par exemple, on fête l'Aïd et Noël tous ensembles. Les parents voient bien qu'on ne fait pas de prosélytisme. Du coup, les parents aussi deviennent sensible au dialogue, par les amitiés inter-religieuses créées entre les enfants.
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Le prètre, l'Imam et un jeune musulman devant une sourate du coran et un verset de la bible. |
A Saint Denis, nous sommes allés rencontrer une association : Approche 92. Chrétiens et musulmans cherchent ensembles à répondre aux questions de leur quartier, apprennent à se connaître, à s'apprécier... Dans la cité de la Caravelle, 6000 familles vivent dans un cadre compact mais pas si morne qu'on voudrait le dire. Au téléphone, le père Michel m'avait dit : " On doit aller récupérer les meubles de notre local qui ont été volés et que l'on a retrouvé. Vous verrez bien qui viendra nous aider ! " En effet, des 4 coins de la cité, des chrétiens et des musulmans viennent prêter main forte aux responsables de l'association. Différents, mais présents pour recommencer à aménager leur local saccagé par des jeunes. Cet acte était simplement du vandalisme. La seule chose que les jeunes n'aient pas touchés, c'est la Bible et le Coran posés l'un à côté de l'autre sur une petite table du local.
L'association fait surtout du soutien scolaire pour les enfants dont la majorité sont musulmans. On discute des sujets à l'ordre du jour, des sujets plutôt administratifs mais notre présence permet d'engager d'autres thèmes comme celui des parents. Ssad Abssi nous explique : " Les parents démissionnent, alors il faut les secouer. Il faut les mettre en face de leurs responsabilités. C'est vrai, ce sont les flics et les assistantes sociales qui ont remplacé le rôle des parents, surtout chez les maghrébins. ". Pour le soutien scolaire, c'est pas toujours facile, mais AbdelKader vient pour garantir l'ordre. " Il faut avouer, dit le père, qu'on n'a jamais de problème quand les musulmans sont là ". Dans la cité, les jeunes revendiquent leur religion comme appartenance, parfois violemment. Le fait de voir des chrétiens et des musulmans ensembles, ça leur pose question. Souffir est un jeune dealer qui s'est sorti de la drogue grâce à l'équipe d'Approche 92. Dans l'association, Christine est Chrétienne, elle participe au développement de l'artisanat des pays dont les habitants de la cité sont originaires. " On se disait qu'il y avait bien des talents artistique, mais où dans tous ce béton. Tu vois par exemple, la femme du boucher, à Ourzazate c'était une spécialiste du métier à tisser. Ca tombe bien car on a trouvé quelqu'un qui en avait un dans son grenier à la campagne.
Nous demandons à Hubert de Chergé pourquoi il fait parti de ce groupe " Approche 92 ". " Mon frère Hubert était le prieur des moines de Tiberine qui ont été assassinés en Algérie. Déjà, quand mon frère était en Algérie, je voulais mieux connaître les musulmans. J'ai été très touché de voir autant de musulmans assister à une célébration de prière pour les moines assassinés. Ce jour là, l'Imam les a appelés : " nos moines ". C'était la première fois que le père Michel avait réunit autant de Chrétiens et de musulmans.
Avant tout, je veux dire que j'ai souffert de la colonisation par les chrétiens en Algérie. Par contre, en 1950, un mouvement paramilitaire de 5000 hommes a été arrêté. A ce moment là, j'ai vu des chrétiens prendre leur défense, et ça, je ne l'oublierai jamais. Ensuite, quand je suis allé en France, je suis tombé sur des prêtres ouvriers, et le dialogue s'est instauré... Ensuite, j'ai réalisé que le prophète (Mahomet) s'était réfugié chez un chrétien (le roi d'Ethiopie) quand il avait été chassé par les siens. Alors, rencontrer des chrétiens, pour moi, c'est un peu des retrouvailles. Il ne faut pas oublier que pour beaucoup de musulmans, les chrétiens sont des croisés.
Et vous Mohamed Ben Ali, en tant qu'Imam, pensez vous que les musulmans sont ouverts au dialogue ?
Avant 1993, je n'avais jamais eu de contact avec des chrétiens. Maintenant, quand un musulman me demande pourquoi je vais rencontrer les chrétiens, je lui explique que le Coran n'exclut pas le dialogue, au contraire. J'ai beaucoup appris des chrétiens. Au début, je leur disais que les musulmans étaient plus libre car nous n'avons pas de hierarchie. Mainteant, je pense que c'est dommage que nous n'en ayons pas. En ce moment, dans la cité, il y a des manipulateurs (vraisemblablement payés par l'Arabie Saoudite) qui explique au jeune que nous nous écartons de la religions. Jusqu'à maintenant, nous avons toujours réussi à détruire leurs arguments auprès des jeunes. La majorité des Imams sont ouverts au dialogue, mais sont bloqués par la langue car un bon nombre d'entre eux ne parlent pas le français.
Et une question que tout le monde se pose : Que pensez vous du port du tchador ?
" Dans le Coran il est dit que le devoir d'apprendre était supérieur à celui de porter le voile "
Et en conclusions : qu'attendez vous des Chrétiens ?
" La même chose que ce que j'attends des musulmans : aller les uns vers les autres... "