Journal du 10 mars


Autriche - Allemagne



Sommaire

    Le journal de route     Habits traditionnels

    Eva     La photo de la semaine




Carte

                          Autriche       Allemagne









Journal de route


De Vienne à Heidelberg



Vienne, ville d'arts…

Le chateau du Belvédère à Vienne.
Et nous voici dans la fameuse dernière ligne droite, celle que nous avons tous déjà connu maintes fois pendant nos études. Avant de quitter Budapest, nous rachetons une Trabant, que nous prénommons Eva (voir article ci-dessous). Après une journée grisante, à 50 km/h sur l'autoroute hongroise, nous arrivons à Vienne. Notre passage rapide nous permet de découvrir la capitale des Habsbourg, et " d'en prendre la température ", au cas où nous reviendrions ici comme expatriés (n'est ce pas Christian). La ville regorge de monuments, de bâtiments et de palais impériaux, allant du baroque au néoclassique. Les maisons et les grands immeubles du 19ème composent la majeure partie de la ville. Dans le vieux, les rues étroites, pavées et assombries par de grands immeubles forment un petit labyrinthe. A l'intérieur, au coin d'une ruelle, il n'est pas rare de tomber sur une statue à la gloire de l'une des nombreuses personnalités qui ont vécu ici. Les immeubles et les palais ont également des statues faisant office de colonnes. Enfin, comme à Budapest, quelques cours intérieures révèlent des trésors architecturaux ainsi que des endroits calmes où il fait bon vivre. En revanche, nous n'avons pas l'impression d'une ville très vivante. Le seul moment animé était un certain Samedi après-midi, lors de la rencontre France-Pays de Galles, pour le tournoi des 5 nations, mais nous étions chez des français expatriés !



Nous rencontrons l'un des plus grands photographes autrichiens…

Nous profitons de notre court séjour pour rencontrer l'un des plus grands photographes autrichien. Même s'il est un peu tard pour prendre des cours, Hanz nous parle de son métier, ou plutôt de sa passion. Il nous avoue que son travail est une question de personnalité. Lui a mis plus de 15 ans avant de se faire un nom, mais la photo était sa passion et il n'a pas hésité à prendre le risque de se lancer dans l'aventure. Devant ses photos des quatre coins du monde, nous rêvons en pensant à tous ces endroits laissés derrière nous et à tous ceux que nous n'avons pas pu voir. Le lendemain, nous nous rendons dans un endroit typiquement autrichien. Dans la périphérie de Vienne, des vignerons, pour faire connaître leur vin blanc, ont ouvert des auberges. Le principe est simple : ils fournissaient le vin et les clients apportaient leur propre nourriture. Nous goûtons donc au vin blanc, et ô surprise, ils le coupent avec de l'eau gazeuse. Mais ça vaut mieux…



Et après une nuit mouillée, c'est la dernière étape…

Nous avons suivi de petites routes de montagne, entre les sommets et les lacs.
Nous repartons ensuite vers notre prochaine étape : :Munich. Sur le trajet, de Linz à Salzburg, la région traversée nous éblouit. Nous nous arrêtons au bord du lac Attersee, un véritable cadeau de la nature, avec l'eau cristalline et autour, les montagnes enneigées et les forêts de sapins… Après cette belle journée, nous plantons notre tente à Dachau, près de Munich, effrayés par le prix des hôtels. Nous avons le droit à des trombes d'eau toute la nuit et à un réveil mouillé. Même en Europe, si près de la France, l'aventure reste l'aventure, et nous, on est des aventuriers pour de vrai, près de notre portefeuille.



Heidelberg, charmante petite ville étudiante à quelques kilomètres de la frontière française.
Nous reprenons aussitôt la route en direction de Heidelberg, notre dernière étape. Nous traversons alors la Bavière, véritable reine de beauté, qui selon les commentaires de Loïc, mériterait d'être française. De vallées en vallées, nous enchaînons les forêts profondes et apercevons de temps en temps des châteaux perchés sur les collines. Et puis, nous arrivons enfin à Heidelberg. C'est là que se trouve la plus vieille université allemande. De ce fait, la ville est très estudiantine et internationale. Le soir, nous rencontrons des irlandaises, des suédoises, des françaises, mais pas d'allemandes. Juste avant le retour, la ville d'Heidelberg est le lieu idéal. Au calme et coincée entre des montagnes, traversée par la rivière Neckar, elle conserve un caractère médiéval. Elle attire autant les touristes, pour ses maisons anciennes, son château que les entreprises, de par sa proximité avec Francfort. C'est aussi l'une des seules villes allemandes qui n'a pas été détruite durant la seconde guerre mondiale car les américains voulaient y installer leur quartier général.
C'est tout simplement l'atmosphère d'une ville tranquille qui fut le berceau du romantisme allemand. Il y fait bon vivre, et Pierre, le frère de Nicolas, chez qui nous logeons, l'a bien compris.




Une entreprise pour sauvegarder les costumes traditionnels




Nous pensons tous aux costumes traditionnels Autrichiens : les culottes Tyroliennes et les corsets joliment ficelés, les tabliers et les chemisiers aux manches bouffantes. Ces traditions vont-elles disparaître ? A en juger la réussite du magasin de Madame Tostman, il semble que les Dirndl et autres vêtements traditionnels se portent bien.



Un des nombreux modèles de robes créé par la société Tostman qui contribue à faire vivre les habits traditionnels autrichiens.
Il y a 50 ans, les parents de madame Tostman décident de monter un atelier de confection de robes traditionnelles. Aujourd'hui, madame Tostman dirige une fabrique employant plus de 80 personnes et un très beau magasin dans le centre de Vienne. Nous sommes reçus par cette femme d'affaire charmante et déterminée. Nous visitons les pièces de son magasin, de la cave aux étages, tout est magnifiquement décoré par la tradition autrichienne, c'est un régal. Nous apprenons toute les subtilités des costumes : chaque région a son détail, la forme des boutons ou du col. Il est possible de lire aussi le rang social à travers les couleurs ou les formes des vêtements, etc.
Madame Tostman a réussi à maintenir une tradition en gérant une affaire qui marche. Ses clients peuvent être des particuliers, des hôtels ou restaurants. Les costumiers viennent aussi pour habiller leurs acteurs de films ou leurs comédiens. Le succès de cette entreprise a d'autant plus de mérite que les vêtements sont confectionnés en Autriche et non pas en Europe de l'Est ou en Asie. Non seulement les traditions se conservent, mais elles évoluent : " nous fabriquons des vêtements traditionnels, sur des modèles anciens, mais cette mode a toujours évolué au cours des temps, alors nous continuons aussi à la faire évoluer en créant de nouveaux modèles. "

Bravo d'avoir su allier culture et business…




Eva


Après Cindy, Linda, voici Eva !



Tout Budapest se mobilise…

Eva, notre troisième compagne de ce tour du monde.
Depuis que Linda nous a lâché juste après la frontière Roumano-Hongroise, nous ne vivons plus. Il nous faut retrouver une nouvelle compagne. Heureusement, nous avons pu revendre Linda à un garagiste et les Trabant s'achètent pour une bouchée de pain. Tous nos contacts de Budapest sont alertés et servent d'entremetteurs. Christian laisse aussi des petits mots sur les essuie glaces de celles qui nous plaisent dans la rue : " Hommes seuls, cherchent Trabant désespérément. " Mais rapidement, le contrat d'union semble assez compliqué : il faut un permis de résidence. Aussi, pour changer les plaques, dans notre cas, la voiture doit aller en convoi à la frontière ! Bref, des formalités bien compliquées sans compter la déclaration à la police etc. Heureusement, Marie, une étudiante à Budapest signera le contrat avec son permis de résidente et nous rédige une lettre pour prouver qu'elle nous prête la voiture. Ensuite, reste les plaques : au début, on pensait mettre les plaques Roumaines (que nous avions récupérées au cas où) et déguiser Eva en Linda. Nous aurions pu passer la frontière sans problème avec les papier et l'assurance de Linda. Seul risque : le numéro de série. Finalement, nous abandonnons cette solution trop risquée en cas d'accident. Impossible de changer les plaques car nous n'avions pas le temps.
Finalement nous décidons de garder les plaques de l'ancienne propriétaire. Pour une période limitée, la démarche est légale. Comme quoi, la solution la meilleure est souvent la plus simple ! Nous sommes donc partis au volant d'Eva. Imaginez la tête des douaniers : 3 français dans une Trabant dont les papiers sont au nom d'une hongroise avec un contrat de vente qui prouve qu'elle appartient à Marie laquelle a signé une lettre de prêt et l'assurance est à nos noms.



200 kilomètre et Eva hôte son cardan…

Après 200 km, un bruit violent se fait entendre, puis, plus rien… Derrière nous traîne le cardan avant gauche. " Non, c'est pas vrai ! ". Heureusement la panne est réparée en moins d'une heure. Par contre, le garagiste nous demande 5000 Forint (130FF). " Quoi, mais ça va pas ! ". Il nous explique que l'heure coûte 2000 Forint et ils ont travaillé à 2 pendant 1 heure. Dommage pour lui, Loïc avait scrupuleusement relevé le temps de travail : 40 minutes. Ca fait donc 2700 Forint. Le garagiste fait signe à son collègue de fermer la porte pour nous empêcher de sortir et veut démonter les roues parce que nous refusons de payer. Nous sommes à deux doigts de nous battre, quand Nicolas exténué par leur attitude et pressé d'arriver à Vienne fini par les payer. Il s'attire alors les foudres de ses compères et l'engueulade devient tripartite. Finalement, c'était peut-être mieux comme ça.



50 kilomètre à l'heure de moyenne…

De Vienne à Heidelberg nous prendrons deux jours pour effectuer les 850 km. A 50 kilomètres à l'heure de moyenne et une pause de 2 heures pour refroidir le moteur, il faut au moins ça. Prudence et prévention constituent les deux mamelles de la sécurité. Avec Eva, c'est le stress permanent. Nous sommes toujours attentif aux moindres gémissements de son moteur de mobylette, les soubresauts de son habillage en carton et ses signes de fatigue. " Tu trouves pas qu'elle fait un bruit bizarre ? ". " Oui, j'espère que c'est pas grave… ". Fausse alerte : c'est juste Christian qui ronfle derrière.

Nous espérons que les 600 kilomètres qu'il nous reste jusqu'à Paris ne seront pas de trop pour Eva. En tout cas, si elle nous lâche, notre prochaine Trabant on l'appellera Rita…parce que c'est la sainte patronne des causes désespérées…




La photo de la semaine






Dans les montagnes autrichiennes aux abords de Salzburg.





N'oubliez pas l' album photo...

Coordonnées des personnes rencontrées



Liste